Artificiers reconnus de la flamboyante USMH, finalistes de la Coupe d'Algérie et plus redoutables atouts offensifs, Boualem Mohamed et Salim Boumechra constituent, à n'en pas douter, une double bonne raison qui pousse tout Mohammadia à rêver d'un troisième trophée majeur. Pour l'adversaire, la JS Kabylie, cette doublette constitue, en revanche, la plus sérieuse menace d'une (autre) saison blanche sans titre. À l'instar d'un Feham Bouazza, toujours aussi technique et utile dans l'entrejeu de l'ESS, ou d'un meneur de jeu du calibre de Tayeb Berramla, qui semble retrouver petit à petit au MCA le niveau qui était le sien à la JSK, Salim Boumechra et Mohamed Boualem brillent, en ce sens, de mille feux loin de leur Oran natal. En plein boum avec l'USM El-Harrach, qu'ils ont admirablement qualifiée en finale de la Coupe d'Algérie à l'issue d'un match d'anthologie face à l'Entente de Sétif, les Oranais Salim Boumechra et Mohamed “Hammia” Boualem tiennent, de fait, logiquement depuis quelques mois déjà, le haut du pavé de l'actualité footballistique aussi bien de leur ville natale que de celle de leur adoption. Mais si, à El-Harrach, on se délecte sans modération de l'influence considérable de ces deux jeunots sur la bonne tenue de l'USMH aussi bien en championnat qu'en coupe, à Oran, par contre, on regrette amèrement que de telles pépites n'aient pas été retenues sur place ou estimées à leur juste valeur à même de faire le bonheur du MCO comme ils le font si bien avec le maillot jaune et noir sur leurs épaules. Au Mouloudia, justement, où l'on manque cruellement d'un meneur de jeu et d'attaquants capables de redonner vie aux traditions du beau jeu et de l'offensive si propres aux Rouge et Blanc d'El-Hamri, un Boumechra et un Boualem n'auraient guère été de trop, estiment d'ailleurs les proches et supporters du club, non sans s'en mordre les doigts en se remémorant la manière avec laquelle le dernier nommé a été “chassé” des jeunes catégories du club. Mais au lieu de tenter de convaincre ces deux éléments qui crient sur tous les toits leur appartenance à la galerie mouloudéenne, la direction du MCO a préféré lorgner la lointaine ville d'El-Bayadh pour recruter un Abbès Aïssaoui, intermittent du spectacle, pour près d'un milliard de centimes (900 millions pour être plus précis, dont 700 cash à la signature du contrat), alors que la même somme aurait, mathématiquement, permis d'associer les deux joueurs supporters du club, Boualem et Boumechra, sur le front de l'attaque oranaise, dotant ainsi l'équipe d'une réelle force de frappe bipolaire et réalisant le rêve de ces deux jeunes issus de quartiers fiefs des Hamraoua, à savoir Petit-Lac, pour le premier nommé, et les Amandiers, pour le second. Ces erreurs de casting, ce manque de flair et ces incongrues envies d'aller chercher ailleurs ce qui se trouve à Oran même n'en continuent pas, du reste, de discréditer la direction du MCO et sa peu ingénieuse cellule de recrutement. Alors, même si Tayeb Mehiaoui affirmait, depuis peu, que ses cibles pour le prochain marché estival des transferts se nommaient, sans surprise, Boumechra et Feham, les supporters du MCO n'en tiennent réellement pas compte dans la mesure où avec les Slimane Raho, Noureddine Deham, Saïd Sayah, Sofiane Hanitser, Bouazza Feham, ainsi que les mêmes Salim Boumechra et Mohamed Boualem, ils ont appris à s'habituer au fait de voir leurs voisins de quartiers faire le bonheur d'autres clubs de la division nationale. Une amère réalité pour le public mouloudéen que le manager général de l'ASMO, Houari Benamar, confirme de la plus édifiante des manières. “Pour l'instant, aucun dirigeant ou même proche du Mouloudia d'Oran ne nous a contactés à propos de Boualem. Cela nous fait même rire lorsqu'on entend dire que certains d'entre ces dirigeants se sont approchés de lui pour lui promettre que la saison prochaine, il sera mouloudéen ! À l'ASMO, on appelle cela du n'importe quoi ! Car non seulement personne ne s'est approché de notre direction pour se renseigner sur le cas du joueur, mais, en parallèle, certains osent aussi aller directement chuchoter à son oreille pour le perturber. Cela s'est déjà produit la saison dernière lorsque certains responsables du MCO ont directement pris langue avec le joueur concerné sans pour autant passer par la case ASMO, alors que toute l'Algérie du football sait qu'il est lié par contrat jusqu'en juin 2012. Pis, lors de la seule tentative d'approche des Mouloudéens, on nous a proposé un genre de troc entre Boualem et un de leurs joueurs qui ne nous intéressait pas du tout. Ces agissements nous énervent et nous poussent même à jurer de ne pas céder le joueur à ce genre de club qui enfreint les règles de bon usage et de respect mutuel entre clubs de la même ville”, a tenu, ainsi, à clarifier ledit dirigeant asémiste, tout en révélant que “pour l'instant, les seuls clubs qui ont officiellement contacté l'ASMO pour se renseigner sur l'éventualité de transférer définitivement Boualem Hammia sont le Chabab de Belouizdad et l'USM El-Harrach”. “Boualem vaut bien deux milliards !” “Des personnes, qui se sont présentées comme émissaires de l'USMA, nous ont certes touchés, mais ce n'était pas des représentants officiels. Nous n'avons d'ailleurs conclu aucun accord ni avec l'USMA ni avec Ali Haddad, comme cela a été faussement rapporté”, souligne également M. Benamar, non sans apporter encore plus de précisions sur ce qui devrait être l'une des attractions de la prochaine et imminente intersaison. “Si l'ASMO accède en première division, il est clair que l'option qui nous servirait le plus serait de garder Boualem Hammia. Mais, avant de songer à le garder, nous préférerions prolonger son contrat pour qu'il ne nous quitte pas après une saison seulement. Nous n'en sommes pas encore là puisque après deux saisons fort réussies à Alger, le joueur a certainement un avis sur la question”, révèle le manager général du club de M'dina J'dida. Et d'enchaîner : “Or, pour l'instant, on ne sait pas vraiment ce qu'il souhaite et on ignore son plan de carrière. Nous ne voulons pas le perturber ou perturber la sérénité de l'USM El-Harrach qui s'apprête à disputer la finale de la Coupe d'Algérie et à laquelle on souhaite plein de réussite. On attendra la fin de la saison pour nous réunir avec le joueur et aborder tranquillement la question. Ce n'est qu'après avoir écouté Boualem et pris connaissance de ses prétentions salariales et de ses ambitions sportives qu'une décision sera prise. Ce qui est certain, c'est que même si une certaine priorité pourrait être accordée à l'USMH vu que ses dirigeants se sont montrés corrects ces deux dernières années, c'est l'intérêt suprême de l'ASMO qui sera privilégié.” Fort d'un pragmatisme avéré et d'une sincérité à toute épreuve, le dirigeant asémiste ne nie, ainsi, aucunement le fait que le “dossier Boualem” rapportera gros à l'ASMO en fin de saison. “C'est trop tôt pour dire que Mohamed Boualem sera cédé au plus offrant, mais on ne va pas s'en cacher : c'est le club qui se montrera le plus persuasif sur le plan financier qui aura le plus de chances d'acquérir le joueur. Nous n'en avons pas fixé le montant minimum, mais il pourrait facilement atteindre les deux milliards de centimes. Du moins, on l'espère”, conclut notre interlocuteur.