INTRODUCTION Le nucléaire représente 15% de la production d'énergie à travers le monde, ce qui en fait la 4e source d'électricité, après le charbon, le pétrole et le gaz. De par les restrictions relatives à la protection de la couche d'ozone qui limite les rejets de gaz à effets de serre dans la nature, l'énergie nucléaire constitue une alternative non polluante (?) au sens du protocole de Kyoto du fait qu'elle procure une électricité “verte”, bon marché par rapport à celle produite par le charbon et les hydrocarbures. À titre d'exemple, une tonne d'uranium produit la même quantité d'énergie que 16 millions de tonnes de charbon et le kilowatt-heure nucléaire revient à 1,76 $ contre 2,47 $ pour le charbon et 6,28 $ pour le gaz. Ainsi, la construction de centrales nucléaires devient de plus en plus accrue ces dernières années. Plusieurs projets ont été inscrits malgré la “raréfaction” du minerai. CARTOGRAPHIE NUCLEAIRE Au 31 décembre 2009, 439 réacteurs sont en service dans 31 pays dont 423 ont produit de l'électricité en 2009. Le parc installé en Europe et dans les pays de la communauté des Etats indépendants (CEI) reste dominant (environ 45%) devant l'Amérique du Nord (environ 32%). On remarque que l'Afrique reste le continent où il y a seulement deux centrales nucléaires malgré ses importantes ressources en uranium. Les pays asiatiques (Japon, Corée, Chine) et, dans une moindre mesure, les pays de la CEI constituent l'essentiel du pouvoir de croissance à l'horizon 2015. Selon l'AIE et la World Nuclear Association (fin 2009) : 57 réacteurs sont en construction dans le monde dont 17 en Chine, 6 en Inde, 6 en Corée du Sud et 3 au Japon. 137 sont en projet et plus de 300 sont envisagés dans les années à venir. Répartition des centrales nucléaires dans le monde Actuellement, un nombre de plus en plus croissant de pays réfléchissent ainsi à la possibilité d'utiliser l'énergie nucléaire pour accroître leur part dans le bouquet énergétique mondial. RESSOURCES Le total des réserves connues dans le monde est estimé à plus de 5 millions de tonnes (en 2007) au coût de production de 40 $ le kg d'U. Ces réserves suffiraient pour produire de l'énergie durant 30 ans. Elles peuvent doubler si le calcul de rentabilité se fait sur la base de 80 $. La raréfaction de gisements importants fait que les compagnies minières orientent actuellement leurs stratégies vers la recherche de nouveaux gisements à faible teneur et grosses réserves. On note qu'à l'exception des gisements de Mc Arthur River et de Cigar Lake (Canada) qui présentent des teneurs d'exploitation de plus de 18%, les neufs autres du Top ten des gisements ont des teneurs inférieures à 1%. Répartition des teneurs dans les gisements connus d'uranium MARCHE Depuis 1985, le déficit en uranium sur le marché se creuse et va en s'accentuant. Il y avait, de ce fait, nécessité de trouver de nouvelles ressources qui permettraient de faire face à une demande toujours croissante. Le recours à l'uranium issu du démantèlement des armes (ogives) nucléaires a résorbé quelque peu le déficit mais la demande est de plus en plus importante. Evolution de la demande d'uranium La consommation mondiale dépasse les 60 000 tonnes alors que les mines fournissent beaucoup moins. Selon les experts, du fait des programmes de construction de nouvelles centrales nucléaires, le marché est demandeur de plus de 30 000 tonnes sur le court terme à des coûts qui se négocient par contrats entre les partenaires, la Bourse n'existant pas pour ce produit. Les terrains de prédilection sont situés dans le continent africain où les ressources sont importantes et où le Niger, la Namibie, l'Afrique du Sud et le Gabon exploitent déjà leur uranium. L'effort d'exploration se concrétise ainsi dans plusieurs pays africains : Niger, Congo, Malawi, Tanzanie, Tchad, Nigeria, Zambie, RCA, Mauritanie, etc. On note ainsi que l'Afrique, qui représente actuellement un continent stratégique pour les hydrocarbures, peut l'être davantage pour le nucléaire. PRODUCTION La production provient globalement des mines classées dans le top ten. On note que 64% de la production mondiale d'uranium provient des mines du Kazakhstan, du Canada et de l'Australie réunies (voir tableau à gauche). En 2009, le Kazakhstan est devenu premier producteur d'uranium naturel ; sa production a augmenté de 63% en une année. Le Niger, actuellement sixième producteur mondial, aspire à devenir numéro deux mondial d'ici trois à quatre ans, avec une production d'environ 9 000 tonnes par an (mise en exploitation du gisement d'Iouraden). La production d'uranium de ces dernières années est résumée dans le tableau ci-après. (…) On remarque un déficit important qu'on n'arrive pas à résorber à travers la production minière. Le recours à d'autres sources non conventionnelles où à l'exploitation de gisements à faible teneur et gros tonnages est donc impératif... A. Z. (*) Expert en études géologiques et minières Agréé par l'Agence nationale de géologie et contrôle minier