Le Conseil national économique et social (Cnes) a annoncé, hier, que les assises des états généraux de la société civile, se tiendront du 14 au 16 juin prochain au Club-des-Pins (Alger). Lors d'une conférence de presse à la résidence de Djenane El-Mithaq, le président du Cnes, Mohamed Seghir Babès, a indiqué que ce forum civil sera “la première initiative depuis l'Indépendance”, oubliant peut-être tous ces débats populaires suscités par le projet du “Mithak el-watani” (Charte nationale), au milieu des années 1970. Mais, M. Babès a raison de signaler que la rencontre de juin prochain sera “l'unique initiative du genre” qui émane d'un Conseil économique et social, sur les 65 Cnes existant dans le monde. “On a fait l'option de réunir la société civile autour des grands enjeux et des grands défis que traverse le pays”, a souligné l'intervenant, en insistant sur l'impact voire “la place de plus en plus grande” réservée à la société civile, y compris par l'ONU et ses agences. “Le nouveau monde ne pardonne pas. Gare à celui qui trébuchera”, a-t-il ajouté de façon énigmatique. Concernant les 1res assises des états généraux de la société civile, Mohamed Seghir Babès a signalé que celles-ci prendront en compte “les vulnérabilités et ce qui a manqué depuis l'ouverture politique”, dont “l'absence du dialogue social”. D'après lui, le forum accueillera notamment “les associations agréées, les acteurs issus de la société civile émergente, c'est-à-dire celle qui a dit son mot ces derniers mois, celle avec qui le gouvernement négocie ces derniers temps”, sans omettre de relever la participation de Dalila Touat, représentante du Comité pour la défense des droits des chômeurs pour la wilaya de Mostaganem qui, pour rappel, risque une année de prison pour avoir revendiqué son droit au travail, ainsi que celle des partenaires sociaux, en plus de l'UGTA et des 5 organisations patronales membres de la tripartite. Plus loin, il a précisé qu'il s'agit de la société civile telle que définie par le système onusien, en excluant les partis politiques et non pas les citoyens quel que soit leur courant politique. “Nous voulons écrire à notre façon les rudiments de la nouvelle loi sur les associations. (…) Nous voulons donc être dans un acte qui impulse une dynamique”, a affirmé le conférencier. Et de poursuivre : “Cette vision des choses est une vision prospective, mais aussi une vision rétrospective, car il y a là un rattrapage de l'histoire.” Sur le registre de l'organisation des assises de juin 2011, le président du Cnes a révélé que celle-ci reposera sur les travaux de plénière et les travaux dans 4 ateliers : nouveau régime de croissance économique, système de protection sociale, systèmes de gouvernance (économique, sociale, politique et institutionnelle) et jeunesse. Un 5e atelier est prévu cette fois en plénière, pour “recueillir la parole de la société civile”. Enfin, un dernier atelier sera dédié au site Web et sera destiné à “notre diaspora pour lui permettre de s'exprimer elle aussi”. De son côté, le vice-président du Cnes, Mustapha Mekidèche, a évoqué certains objectifs assignés à la rencontre du Club-des-Pins, surtout celui de “contribuer à la sortie de crise”. Quant à M. Bouzidi, un autre membre du Cnes, il a insisté sur la réussite de la rencontre pour, a-t-il dit, annoncer au pouvoir que “nous devons avancer sur les 2 jambes : la société politique et la société civile”.