À la veille des Cinquièmes journées euro- maghrébines de la communication publicitaire, qui se tiendront à l'initiative de la société RH.International Communication et sous le patronage du ministre de la Communication, à Alger les 8 et 9 mai, Nordine Lazereg, chef de la publicité à TF1, évoque tout l'intérêt qu'il porte à ces journées. Liberté : Vous êtes chef de service au groupe TF1, et c'est la première fois que vous venez en Algérie à l'invitation de RH.International Communication, dans le cadre des 5e Journées euromaghrébines de la communication publicitaire. Quel intérêt accordez-vous à cette manifestation ? Nordine Lazereg : Je suis chef de la publicité au groupe TF1, et ce depuis bientôt 2 ans. En effet, c'est la première fois que je viens en Algérie pour des raisons professionnelles, et je le fais avec beaucoup de plaisir. Pour moi, cette rencontre euromaghrébine de la communication publicitaire est complètement dans la tendance actuelle. Aujourd'hui, la Méditerranée ne nous sépare plus, mais nous rapproche. Surtout à l'heure où en France, la communication ethnique est en plein essor. TF1 est une chaîne très regardée au Maghreb, et les chaînes nationales et du satellite qui diffusent en arabe sont très suivies en France par les populations originaires du Maghreb... Je sais, par expérience familiale, que TF1 est une chaîne que les habitants du Maghreb affectionnent particulièrement pour sa diffusion de les séries américaines et autres programmes tels que les Feux de l'amour, qui est très suivie au Maghreb. L'inverse est aussi vrai, car les Français arabophones, ayant un lien avec un pays du Maghreb, regardent les chaînes nationales pour connaître l'actualité locale, ou encore les séries diffusées pendant le mois de ramadan, qui ont un véritable succès auprès des musulmans de France. Sans oublier les fameuses émissions culinaires qui, elles aussi, sont très suivies par les ménagères d'origine maghrébine. En bref, nous avons une consommation de la télévision, de chaque côté de la rive, qui est à suivre de très près pour les communicants. Avez-vous une idée du marché publicitaire algérien et de son niveau de créativité ? Au fur et à mesure de mes vacances passées en Algérie, j'ai vu la communication se muer et devenir de plus en plus créative et dans l'air du temps. La preuve : JC Decaux y développe aujourd'hui l'affichage, et le Street marketing est de plus en plus présent dans les rues des grandes villes. En revanche, il y a un énorme potentiel d'évolution pour les zones rurales. Les radios locales, c'est le thème que vous allez développer avec un regard sur la télévision, pourquoi les radios locales ? Pensez-vous qu'elles vont plus vite que les télés et que les messages portent mieux lorsqu'ils sont diffusés par une radio ? Je traiterai la publicité en France sous l'angle de la radio en général, car c'est aujourd'hui mon terrain de jeu. Néanmoins, il sera intéressant de faire le distinguo avec la télévision qui, elle, est surtout un média de notoriété. Mais tous les annonceurs n'ont pas les moyens de faire de la notoriété. Pour la majorité des annonceurs, qui sont des PME, la première préoccupation est de générer du trafic dans les points de vente, et, pour ce type d'ambition, la radio est incontournable. Rappelons que la radio est le dernier média utilisé avant l'acte d'achat. Nous aurons l'occasion, lors de cette journée, de faire état de ces pratiques, tel que Carglass qui a commencé en radio pour être aujourd'hui en TV, ou encore d'autres cas qui mettent en évidence la puissance de ce mass media que représente la télévision. En votre qualité, vous le soulignez, de cadre franco-algérien, que faire pour qu'un message pub passe mieux et accroche ? Je ne suis pas sûr qu'il y ait un lien entre mon statut socioprofessionnel et mon avis sur le marché. En revanche, cette biculture m'a permis, très tôt, de comprendre qu'il y a des différences de cultures, de traditions et de consommations, entre mon papa et moi. Donc, à mon sens, le message publicitaire doit prendre en compte tous ces paramètres. Plus le message parlera la même langue que la cible, mieux le message sera perçu.