Les sages-femmes algériennes ont eu quelques bonnes nouvelles, au cours de la Journée internationale dédiée à leur métier. Dans une rencontre organisée par l'Union nationale des sages-femmes algériennes (Unsfa), jeudi dernier à Zéralda, le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de la santé a annoncé que le corps bénéficiera d'une augmentation substantielle, atteignant les 80% des salaires perçus jusqu'alors, avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. “Cette augmentation sera appliquée à partir de juin prochain, dès que le régime indemnitaire des sages-femmes sera connu, soit avant le 25 mai prochain”, a indiqué le représentant syndical. Mme Akila Guerrouche, présidente de l'Unsfa, a révélé, pour sa part, que le statut particulier propre aux sages-femmes vient d'être promulgué, dans la forme voulue par la corporation. Elle a précisé, néanmoins, que quelques oublis ont émaillé le texte paru dans le Journal officiel du 20 mars dernier. “Nous avons engagé un recours, par écrit, auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et à l'UGTA, le 23 avril 2011. On nous a assuré que les omissions seront corrigées par le biais d'arrêtés”. Elle a marqué, néanmoins, une certaine satisfaction quant aux acquis obtenus. Ainsi, Mme Guerrouche a souligné que la formation des sages-femmes algériennes sera intégrée désormais dans les cycles longs de l'enseignement supérieur. Celles, qui étaient considérées comme des auxiliaires de la santé, suivront, de ce fait, un cursus universitaire de cinq années après avoir décroché impérativement le baccalauréat. “Pour la première fois depuis l'Indépendance, trois instituts d'enseignement supérieur propres à la formation de sages-femmes seront ouverts à Annaba, Tlemcen et Tizi Ouzou”, a-t-elle rapporté. Selon elle, il reste néanmoins à régler deux contraintes de taille, auxquelles sont confrontées régulièrement les sages-femmes algériennes dans l'exercice de leur fonction. Il s'agit d'abord de la charge de travail, jugée trop importante pour un effectif réduit. La présidente de l'Unsfa a soutenu qu'environ 5 000 sages-femmes sont affectées aux maternités publiques, ce qui donne, en moyenne, une praticienne pour 2 000 naissances. C'est beaucoup trop. Pour réduire un tant soit peu la pression, les autorités sanitaires ont pensé, selon notre interlocutrice, à retarder le départ à la retraite ou instituer des dérogations. “Les organisations des sages-femmes algériennes ont préparé des propositions intermédiaires”, a-t-elle complété. Elle a estimé qu'il y a urgence en la matière, pour éviter aux sages-femmes des procès injustes. Ces dernières sont souvent rendues coupables, en effet, d'erreurs médicales lorsque des accouchements se passent mal. “Elles sont souvent accusées sans aucune couverture administrative et juridique de l'établissement où elles exercent. Le problème se pose aussi au niveau de l'absence de formation”, a expliqué Mme Guerrouche.