Photo : Makine F. Les sages-femmes algériennes ont célébré jeudi leur Journée internationale en beauté. La promulgation de leur statut particulier le 20 mars dernier a été une occasion de fêter l'évènement. «Ce statut est une reconnaissance de l'Etat au métier de sage-femme», a déclaré Mme Akila Guerrouche, présidente de l'Union nationale des sages-femmes algériennes (UNSFA). Et pour cause, l'absence d'un code déontologique et d'un conseil de l'ordre pour la profession sage-femme «a fait d'elle la première victime des accusations professionnelles» en l'absence de couverture administrative et juridique de la part de son établissement de tutelle. Autre avancée apportée par le nouveau statut : les 8000 sages-femmes pourront désormais bénéficier d'une évolution de carrière et d'affectations à des postes supérieurs. Ainsi, en matière de formation, la sage-femme pourra désormais suivre un cursus universitaire de cinq ans au lieu de Bac + 3 sous l'égide d'une double tutelle, à savoir la Santé et l'Enseignement supérieur. Concernant les sages-femmes en exercice, elles bénéficieront, selon Mme Guerrouche, d'une formation continue obligatoire. Côté salaire, «elles bénéficieront d'une augmentation de leurs indemnités de l'ordre de 80% avec effet rétroactif à partir de janvier 2008 applicable à partir du mois de juin prochain», a indiqué Salah Raoubia, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS). «La promulgation du statut particulier constitue une avancée historique dans la politique de la santé et la valorisation des ressources humaines», résume Mme Keddad, représentante du ministère de la Santé et présidente du Conseil national de la femme et de la famille. Cette amélioration des conditions socioprofessionnelles n'est pour la présidente de l'UNSFA qu'un juste retour des choses. «Les sages-femmes font leur possible pour assurer un accouchement sans risques et elles pratiquent leur profession avec beaucoup de stress», explique-t-elle. Un stress dû au fait qu'une sage-femme assure jusqu'à 1000 accouchements par an, voire plus dans certaines zones. Cela est contraire aux normes fixées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui stipulent 175 accouchements par sage-femme par an. Et à ceux qui pensent que le métier de sage-femme se réduit aux seuls accouchements, Mme Chabha, sage- femme au niveau du CHU Mustapha-Pacha, précise : «Notre métier consiste également à assurer la surveillance prénatale, la préparation à l'accouchement et le suivi à domicile des femmes et des nouveau-nés en cas de sortie précoce de la maternité». Pour le professeur Bensalem, maître-assistante au service diabétologie du CHU de Constantine, la promotion d'une grossesse saine, un diagnostic et une prise en charge précoce des grossesses à risque sont les éléments clefs pour réduire la morbidité et la mortalité maternelle, fœtale et prénatale. «D'où la nécessité de former les sages-femmes sur le dépistage précoce et la prise en charge du diabète gestationnel».