Les praticiens et les praticiens spécialistes de la santé publique mettent leur menace à exécution en entamant une grève illimitée dès le 16 mai prochain. C'est ce qui ressort d'un point de presse tenu, hier, au siège de l'Intersyndicale de la santé publique, à Alger. L'Intersyndicale de la santé publique, qui regroupe le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le syndicat des spécialistes (SNPSSP), n'est pas à son coup d'essai. L'année dernière, les deux syndicats ont observé une grève de 4 mois. Cette action, qui vient s'ajouter à celle des résidents, en grève depuis 6 semaines, et celle des anesthésistes, entamée récemment, est motivée par “le jeu” auquel s'adonne le ministère de la Santé qui, selon les syndicats, a failli à ses promesses. “Nous voulons dénoncer le non-respect des engagements pris par le ministre de la Santé il y a un an ; la tutelle a transgressé les accords signés dans le cadre des commissions mixtes en envoyant à la Fonction publique le dossier du régime indemnitaire avant l'amendement du statut particulier”, a dénoncé le Dr Yousfi, président du SNPSSP. Le Dr Lyes Merabet, président du SNPSP, a abondé dans le même sens en affirmant que le ministère de la Santé a également agi à l'encontre des accords conclus, concernant les praticiens généralistes de la santé publique. “Les PSP ont décidé d'ester le ministre de la Santé en justice. Cette action est motivée par l'attitude vicieuse et malicieuse du ministre qui veut imposer des énergumènes pour parler à notre place”, lâche le syndicaliste. “Le ministre de la Santé nous a déclaré la guerre, et pour faire valoir sa décision, il a choisi de faire appel à des faux syndicalistes pour dire que tout va bien”, renchérit-il. “Le ministre de la Santé n'a tenu aucune de ses promesses, son seul souci étant de nous tenir loin de la protestation. Et même là, il a échoué”, ironise le président des PSP. Les syndicats précisent que la grève illimitée sera accompagnée d'autres actions de protestation, notamment des rassemblements et les marches. L'Intersyndicale de la santé a tenu également à exprimer son soutien au mouvement des résidents en soulignant que les praticiens et les spécialistes vont les accompagner lors de leurs prochaines actions. Les deux syndicats demandent, également, l'abrogation du service civil et l'octroi de primes incitatives aux médecins exerçant dans les zones enclavées et au sud du pays. Les syndicalistes exigent la satisfaction par la tutelle de leur plate-forme de revendications, notamment l'amendement du statut entériné par la commission mixte (ministère de la Santé-syndicat) et l'amendement du régime indemnitaire conformément au nouveau statut. Les syndicalistes demandent, aussi, la mise en conformité de la prime d'intéressement, l'octroi d'un logement de fonction et le droit d'accéder à d'autres types de logement. “Nous avons demandé audience au ministre de la Santé le 18 mars dernier et il a refusé de nous recevoir”, regrette le Dr Yousfi. Par ailleurs, le syndicaliste a tenu, encore une fois, a condamné “l'ingérence” des syndicats des professeurs et des hospitalo-universitaires concernant la promulgation du statut des spécialistes. Que fera donc le ministère de la Santé face à cette crise qui risque, une nouvelle fois, de bloquer les hôpitaux et les structures de santé publique ?