Le procureur près le tribunal correctionnel de la cour de Blida a requis des peines allant de 4 à 6 ans de prison ferme et des amendes à l'encontre de l'ensemble des accusés dans le procès de l'Office du centre des affaires de Zéralda (Ocaz). La plaignant, Mouhib Khatir, président de l'Assemblée populaire communale (P/APC) de Zéralda, s'est retrouvé, lui aussi, accusé dans cette affaire et risque d'écoper de 4 ans de prison ferme, selon le réquisitoire du procureur, pour les chefs d'inculpation : dilapidation des deniers publics et passation de contrats non conformes à la loi. Le procès, entamé dans une atmosphère tendue, n'a pas atteint le stade des plaidoiries, les avocats de la défense ayant décidé de quitter la salle d'audience juste après que la juge eut annoncé la levée de l'audience pour une pause dont elle n'avait pas déterminé la durée. Les avocats ont, quant à eux, quitté le tribunal avant de rédiger un rapport sur cet incident, destiné au ministère de la Justice, au bâtonnat et au procureur général. Alors que la salle d'audience était vide et que la juge n'avait pas réapparu, le procureur a demandé aux accusés d'appeler leurs avocats, les avertissant qu'à défaut, le verdict sera prononcé en leur absence. Devant l'intransigeance des avocats, le procureur a fini toutefois par fixer la date du verdict pour jeudi prochain, soit le 19 du mois en cours. Pour rappel, l'affaire de l'Ocaz remonte à la fin de l'année 2007, quand un rapport accablant de la Cour des comptes a été présenté à la présidence de la République, relevant une gestion chaotique du Centre des affaires, et ce, durant plusieurs années. La décision de fermeture du centre par le maire qui, au vu de ce constat, a refusé de renouveler le contrat de bail, a suscité des mécontentements. À la barre, le P/APC a déclaré que lorsqu'il a été élu maire en 2007, il voulait ouvrir le dossier du Centre des affaires, ce qui a provoqué un bras de fer avec la directrice qui a refusé de lui communiquer la situation financière du centre. Selon le P/APC, ce centre avait perdu sa vocation pour devenir un lieu de tous les maux (une salle des conférences transformée en salle des fêtes, une partie du parking aménagée en centre commercial et un Prest-hotel transformé en lieu de débauche). “J'ai trouvé un déficit de 240 milliards de centimes. L'avocat du centre, à lui seul, a exigé un chèque de 700 millions de centimes. Alors, j'ai demandé à la tutelle un audit. Mais en vain”, explique le maire de Zéralda, qui s'est retrouvé sur le banc des accusés. Sachant que lui aussi avait participé auparavant à la gestion du Centre des affaires. Il faut noter qu'une peine de 6 ans de prison est également requise contre l'ex-P/APC, Ben Salah, un septuagénaire.