Déterminés à poursuivre la mobilisation jusqu'à la libération sans préalable de Mourad Bilek des mains de ses ravisseurs qui l'ont enlevé le 11 mai dernier sur la route reliant Béni Aïssi à la ville de Tizi Ouzou, les comités de village de la région de Béni Douala ont décidé de passer à la vitesse supérieure en propageant les actions de rue à la ville chef-lieu de wilaya. À l'issue de leur réunion, jeudi dernier, les représentants des comités de village des quatre communes de la daïra de Béni Douala ont lancé un appel à la population de Tizi Ouzou, les conviant à observer une grève générale pour aujourd'hui dimanche, en solidarité pour la libération de Mourad Bilek qui vit sa douzième journée en captivité. Cette action, nommée “Opération ville fantôme”, se veut aussi, expliquent des membres de la famille de la victime, une action de dénonciation du phénomène des kidnappings qui a fait 63 victimes depuis son apparition, en 2005, dans la wilaya de Tizi Ouzou. “Soyons solidaires pour la libération de Mourad Bilek”, “Halte aux kidnappings”, lit-on d'ailleurs sur les affiches placardées par milliers sur tous les murs de la ville de Tizi Ouzou à l'effet de sensibiliser la population, et surtout les commerçants, de la ville et de toute la wilaya. “Cette action ne concerne pas que la famille Bilek, mais toute la population de la wilaya, tant ça peut arriver à n'importe quel commerçant. Nul n'est à l'abri, et c'est pour cela que nous devons tous nous mobiliser contre les kidnappings”, nous dit un des frères de la victime, soulignant qu'aucune action, ni sit-in ni marche, ne viendra ponctuer cette grève générale, et ce, par crainte qu'elle soit détournée de son objectif dans ce climat de tension qui règne dans la ville de Tizi Ouzou depuis le début des opérations policières contre les marchés informels de la ville. Pour la journée du lundi, les comités de village de Béni Douala ont désigné une délégation, composée des membres de la famille Bilek, des élus locaux et du président d'APC, qui se déplacera au siège de la wilaya pour rencontrer le wali de Tizi Ouzou auquel elle devra remettre la même déclaration que celle déjà remise, à l'issue de la marche populaire organisée à Béni Douala, au chef de daïra et au chef de sûreté locale. Dans ladite déclaration, la coordination de daïra a, pour rappel, dénoncé et condamné énergiquement cet énième kidnapping, le cinquième rien qu'à Béni Douala, et aussi l'absence de réaction des services de sécurité lors de tous les enlèvements. Les rédacteurs du document ont également réaffirmé leur détermination à rester mobilisés pour entreprendre des actions d'envergure jusqu'à la libération sans condition de la victime. Pour rappel, jeudi dernier, une marche populaire, qui a drainé une foule importante, a été déjà organisée au chef-lieu de daïra de Béni Douala. Deux jours auparavant, une grève générale ayant paralysé les quatre communes de la même daïra a été organisée. Un rassemblement suivi d'une marche qui a drainé plus de deux mille personnes a été également organisé à Mechtras pour exiger la libération de Hammour Hadj Ali, cet homme de 71 ans, de surcroît diabétique et hypertendu, enlevé, lui aussi, par un groupe armé le 14 mai dernier devant son domicile à Mechtras.