Le verdict est tombé, mardi en fin de journée, sur l'une des affaires judiciaires qui a défrayé la chronique au niveau de plusieurs wilayas de l'Est algérien, notamment à Skikda et à Annaba d'où sont issus la plupart des accusés à la fin d'un procès qui a duré deux longues journées avant les délibérations. C'est l'affaire de la cimenterie de H'jar Essoud, qui se trouve dans la commune de Bekkouche-Lakhdar, aux limites administratives avec la wilaya de Annaba. Ainsi, 56 personnes, dont 19 étaient écrouées, ont été condamnées à des peines de 3 et 4 ans de prison ferme, par le tribunal correctionnel d'Azzaba, 30 kilomètres à l'est de Skikda. Par ailleurs, 9 des condamnés, qui étaient sous contrôle judiciaire, étaient absents lors des délibérations pour diverses raisons. Ces derniers se comptent parmi les clients de la cimenterie, de faux commerçants, issus de plusieurs wilayas de l'est algérien, accusés de faux et usage de faux, spéculation sur le ciment et pratiques commerciales illégales, utilisation de cachets d'une autorité publique, fraudes et pratique commerciale sans l'existence d'un local fixe. Pour rappel, cette affaire remonte au mois de février 2010, suite à la flambée anormale des prix du ciment alors que la production de cette cimenterie n'avait pas connu de perturbations. Cela a éveillé les soupçons des services de sécurité appuyés par des lettres anonymes sur des agissements douteux reprochés à des revendeurs et des ateliers de transformation à base de ciment qui étaient accusés de spéculations illégales. La gendarmerie avait alors effectué des descentes au niveau des dépôts de ces commerçants où d'importantes quantités de ciment ont été trouvées. Lors du procès, les mis en cause ont nié en bloc les accusations portées à leur encontre, en même temps que leurs avocats qui ont estimé l'absence de preuves matérielles tout en signalant l'absence de la partie civile considérant que leur présence aurait contribué à disculper leurs mandants. À signaler que le représentant du ministère public, lors de son réquisitoire, a considéré ces agissements comme un crime économique. Il avait donc requis une peine de 5 ans de prison ferme à l'encontre des 36 accusés, assortie d'une amende de 100 000 DA et une peine de 4 ans de prison ferme pour le reste des accusés avec une amende de 100 000 DA. Il va sans dire que le verdict dans cette affaire a provoqué la colère des familles des accusés qui ont organisé un attroupement devant le tribunal où la situation a failli dégénérer, n'était-ce l'intervention des sages de la ville.