L'importante délégation d'hommes d'affaires américains, qui séjourne depuis quelques jours en Algérie, a choisi après la capitale de se tourner vers la ville d'Oran constituant, selon eux, un pôle industriel des plus attractifs en dehors des hydrocarbures. C'est ce qui a été clairement indiqué, hier matin, à l'hôtel Phoenix, lors de la rencontre organisée par le Conseil des affaires américano-algérien, la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO), en présence de plus d'une trentaine d'hommes d'affaires, de chefs d'entreprise ainsi que de responsables locaux. Les intervenants américains, à savoir le premier conseiller de l'ambassade des EU, William Jordan, le président de la délégation américaine, Paul T. Mikolashek, ou encore Ismael Chikhoune, côté algérien, ont clairement affiché les ambitions US à investir. Avec des échanges commerciaux s'élevant à quelque 15,712 milliards de dollars dont 14 milliards d'exportations d'hydrocarbures pour la partie algérienne, le souhait des businessmen d'Amérique du Nord est de se positionner sur des secteurs hors hydrocarbures. Nous pouvons d'ores et déjà citer le secteur du transport, les travaux publics, les énergies renouvelables, l'industrie pharmaceutique et la construction, comme nous l'a confirmé Ismael Chikhoune. “Il était important que ces hommes d'affaires américains viennent à Oran puisqu'ils ont découvert une niche de coopérations et d'opportunités avec des PME ou avec l'Etat autour des grands projets structurants”, dit-il. Et de citer quelques projets pour lesquels les Américains semblent prendre une option. “L'expertise américaine est importante pour l'Algérie dans le secteur de la pharmacie où toutes les grosses corporations américaines du médicament vont venir le 8 et 9 juin pour proposer un programme de développement de la biotechnologie, du secteur pharmaceutique avec des essais de nouveaux médicaments comme ils l'ont fait à Singapour. Il y aura quelque chose de concret également avec le renouvellement des locomotives diesel de la SNTF, plus 10 000 km de chemin de fer à réaliser, la rocade des Hauts-Plateaux et des discussions avancées avec Sonatrach pour produire des tubes enrobés anticorrosion”, détaille Ismael Chikhoune. Ces ambitions américaines affichées hier ont été rapprochées de la décision du président Obama de mettre en place, en décembre 2010, un programme d'opportunité d'investissement dans le Maghreb séparant cette zone géographique du bloc du Moyen-Orient, d'où, nous dira notre interlocuteur, l'émergence depuis l'Algérie comme le pays renfermant le plus de potentialités et d'opportunités d'affaires et d'investissements. Et le président du Conseil d'affaires de considérer que la situation et les changements actuels dans les pays arabes n'ont pas d'interférence aujourd'hui. Celui-ci incitera les Algériens à être plus offensifs pour placer leurs produits issus de l'agroalimentaire. “Le programme américain prévoit une liste de 3 400 produits agroalimentaires exemptés de taxes mais seulement une centaine ont été placés par les Algériens. C'est très peu mais la difficulté pour les PME réside dans leur capacité de production. Aux EU, on n'aime pas avoir des ruptures de stock.” Dans l'après-midi, les échanges et contacts devaient se poursuivre au sein des ateliers de travail.