Oran et la région Ouest intéressent au plus haut point les investisseurs étrangers, surtout ceux de l'Hexagone. Les délégations d'hommes d'affaires français se succèdent pour venir prospecter les capacités attractives de la région. La Chambre de commerce, qui a lancé des programmes de promotion -- des atouts qui pourraient attirer des capitaux étrangers -- accueille régulièrement des délégations d'investisseurs venues tâter le pouls de la région. Après les couacs du groupe espagnol Flamenco, les promoteurs algériens ont retenu les leçons pour ne plus mordre à l'hameçon du premier venu. De solides critères sont exigés comme préalables à toute discussion avec des groupes d'investisseurs étrangers. La Chambre de commerce de l'Oranie, a accueilli, il y a quelques jours, une délégation d'hommes d'affaires français. Le groupe était composé d'investisseurs de la région de Marseille versés dans le monde de l'industrie lourde et de la métallurgie. C'est ce qui nous pousse à croire que de grands complexes industriels sont susceptibles de voir le jour à Oran. Ces discussions font suite à une série de contacts établis, depuis la dernière foire de l'industrie tenue l'année dernière à Marseille, entre les promoteurs oranais et des investisseurs de la région marseillaise. Parmi les membres de cette délégation, il y avait de grosses pointures comme le représentant de la firme Alsthom qui a émis le voeu de conclure un contrat de partenariat avec Sonelgaz. Ces discussions serviront de base au contrat cadre de coopération qui sera signé entre la Ccio et la Chambre de commerce de Marseille pour la création de sociétés de services et d'informatique. Si par le passé, les délégations françaises, qui visitaient l'Oranie, étaient constituées principalement de négociants en produits finis venus placer leurs marchandises ; pour cette année, le profil des visiteurs a changé. Aujourd'hui, on n'hésite plus à parler de capitaux à investir à Oran. Pour les investisseurs français, il existe de réelles opportunités d'investissements dans la région. Plusieurs n'ont pas manqué de souligner que cela pourrait se réaliser grâce au solide tissu de la PME/PMI de l'Oranie. Un membre de la délégation marseillaise a précisé que, pour cette fois, la volonté de mobiliser des capitaux pour l'investissement dans la région existe. Il ne s'agit plus de venir discuter pour trouver des possibilités de placement pour des produits manufacturés, mais de voir comment concevoir des montages financiers capables de favoriser l'implantation d'entreprises françaises dans le cadre de contrats de partenariat et d'échange. Plusieurs membres de la délégation ont affirmé que le marché algérien est attractif et qu'il pourrait intéresser des investisseurs venus d'horizons divers. Des entreprises spécialisées dans la sidérurgie, l'hydraulique, le transport et les approvisionnements, rassérénées par le contrat de partenariat avec l'Union européenne, sont intéressées par le marché de l'Oranie. Le secteur de l'hôtellerie et du tourisme, qui constituait la seule piste prospectée par les investisseurs étrangers jusque-là, pourrait se voir relégué au second plan si la volonté affichée par la délégation de la Chambre de commerce de Marseille venait à se confirmer par la signature de contrats. Des hommes d'affaires turcs visiteront Oran aujourd'hui. Cette visite s'inscrit dans le cadre des discussions du club des investisseurs euroméditérrannéens. Le ballet des délégations d'investisseurs étrangers à Oran pourrait connaître son apogée après la mise en application des dispositions du contrat de partenariat avec l'Union européenne. C'est pourquoi, on pense entamer un travail pédagogique en direction des investisseurs de l'Oranie pour leur permettre de négocier au mieux les possibilités qui s'offrent à eux. Et c'est aussi dans ce cadre que la Chambre de commerce de l'Oranie organisera en collaboration avec l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) un séminaire le 20 mars prochain.