L'humoriste belge d'origine kabyle, Sandra Zidani, avait conquis le public venu nombreux samedi passé à la grande salle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou pour assister à son on woman schow intitulé Retour en Algérie. Pour une personne qui a visité l'Algérie, en 2009, pour la première fois, ce “retour” est en effet le premier départ vers un pays méconnu, mais découvert avant, à travers son père, kabyle originaire de Tamda. Sandra “retourne” sur scène, habillée comme un ange, noir, aux ails blancs. Une voix, celle de la mort, derrière le grand rideau blanchi par une lumière douce, lui demanda d'aller à la rencontre du pays paternel. “Il est temps, disait la mort.” À l'aéroport et à cause d'une forte chute de neige, l'espace arien de la Belgique est complètement paralysé, les avions accusent du retard vers toutes les destinations. Des heures d'attente commencent pour les voyageurs. “Au-delà du voyage se dessine une identité, un rêve oublié, une attente”, disait-elle. De l'histoire de vieIlle dame gagnée par la folie, l'angoisse d'un départ inopiné et qui attendait le retour de son mari, mort dans un crache d'avion depuis 11 ans, à celle de la vieille dame magrébine qui retourne au bled, avec un cabas lourd, lourd, lourd…, Sandra Zidani relate l'histoire et le rêve caché de chaque voyageur. Pour d'autres personnes, assises sur le banc à côté de personne, ce moment d'attente permet de cogiter, de songer et quitte à raconter pour soi-même une petite blague belge, “c'est quoi un docteur en littérature ? C'est celui qui soigne les poètes et les écrivains”. “Le téléphone sonne : il ne faut pas aller en Algérie y a des attentats”, lui disait une amie, mais non ! “Même à Londres y a des attentats.” Oui. “Alger ce n'est pas New York, mais c'est sympa aussi.” “L'Algérie c'est mon Amérique à moi” ; “le cœur reconnaît toujours ce qu'il aime”. Sandra dévoile à travers ce spectacle son amour pour l'Algérie et la Kabylie. “J'aime le paysage kabyle, j'ai toujours été triste de le quitter et contente de le retrouver.” Retour en Algérie, un récit d'une femme raconté en humour belge et kabyle, dans lequel s'entremêle chant et danse sur un fond de lumières varié. Il change selon l'atmosphère qui règne sur scène. Tantôt claire, humide et valsant, tantôt noir et blanc, triste mais beau. Pour Sandra Zidani, il est temps que l'Algérie ouvre ses portes. Des artistes algériens, qui vivent en Europe, veulent venir se produire ici en Algérie. Ce voyage est une sorte de pèlerinage pour chasser ce côté marsien, extraterrestre d'une terre vue à travers l'amour et l'humour d'un père.