Les rencontres littéraires de Diwan Dar Abdeltif, organisées par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), a accueilli samedi dernier l'écrivain Waciny Laredj. L'auteur s'est confié sur ses aspirations d'écrivain et son combat pour l'édition de son livre les Ailes de la reine (édition Actes Sud, collection Sindbad, 2009), traduit vers le français par Marcel Bois. L'écrivain, est revenu aussi sur ses plus grandes œuvres historiques dont Le livre de l'Emir. “En écrivant ce livre, je voyais ma mort. J'avais besoin de témoigner même en me faisant tuer ! Je n'avais plus rien à perdre”, a témoigné Waciny Laredj, sur les circonstances de l'écriture du roman. Le seul objectif de l'auteur était de relater le changement que vivait cette Algérie durant le début de la montée de l'extrémisme en 1991. Comme un témoignage, l'écrivain s'est servi de son personnage Meriem, pour relater des faits qui provoquaient une révolte et une frustration monstre en sa personne. “Meriem c'est un peu moi”, a-t-il signalé. L'écriture était un combat continuel, chaque mot pouvait provoquer une mort imminente à cette période. “Au moment de la publication, j'ai eu des problèmes. J'avais du mal à trouver un éditeur. J'ai envoyé mon manuscrit aux éditions libanaises Dar Ada en 1993”, a-t-il raconté sur le déroulement et sa lutte de voir son livre paraître au risque de perdre la vie. D'ailleurs, l'éditeur libanais Souheïl Idriss avait refusé la publication immédiate. “J'ai beaucoup aimé, mais si je le publie on se fera tuer, m'avait-il dit”. L'ironie du sort, les Ailes de la reine a vu le jour en Allemagne en 1995. “Un éditeur, avait lu un entretien sur un magazine allemand. Alors, il m'a contacté et il a publié mon roman. Par la suite, il a été édité en Algérie par l'ENAG en 1997, Egypte, Beyrouth et Damas”, a souligné Waciny Laredj. Par ailleurs, d'après modérateur de la rencontre, le professeur Lakhdar Maougal, Les ailes de la reine n'est pas un roman littéraire ou narratif, mais un livre musical. “Le livre est une liaison entre la musique, le rêve et la mythologie. Ce sont les mythes d'accompagnement qui tissent le roman, la plus grande référence qu'on retrouve est Cervantes”, a-t-il souligné. Pour conclure la rencontre sur son approche sur l'histoire, il affirme que “le roman historique est une émancipation de l'histoire. On efface l'histoire, sans produire une autre. Alors que la modernité est la racine de l'histoire”.