treize écrivains (algériens et européens) confronteront leur imaginaire et débattront de l'influence de la réalité sur leurs œuvres de fiction. Mme Laura Baeza, ambassadeur chef de la Délégation de l'Union européenne en Algérie a tenu, hier matin au siège de la délégation, une conférence de presse afin de présenter la thématique et les différentes déclinaisons de la troisième rencontre algéro-européenne des écrivains qui aura lieu, lundi prochain à l'hôtel El-Djazaïr (ex-Saint-Georges). Cette troisième rencontre initiée par Mme Baeza et organisé par la Délégation avec le concours des services culturels des Etats membres, est la troisième du genre par la rencontre de l'an dernier consacrée à la littérature féminine, et celle de 2009 qui portait sur “Le dialogue interculturel et le rôle des écrivains dans la promotion de la diversité”. Treize écrivains algériens et européens débattront autour du thème de “L'autofiction dans la littérature contemporaine”, et confronteront leurs expériences dans le domaine de l'écriture, dans le cadre de deux ateliers-conférence : “Le roman personnel et le récit de fiction, quelle place pour l'autobiographie”, et “Le Moi imaginaire, les frontières du fictif face à la réalité”. “Pour la troisième année consécutive, des écrivains algériens et européens de renom se retrouveront pour débattre d'un thème qui, à mon sens, trouve toute sa place sur la scène littéraire”, a souligné Mme Baeza. Et d'ajouter : “Ce thème a été choisi de par la place qu'occupe l'autofiction dans la littérature contemporaine (…) des écrivains puisent dans leurs quotidiens pour nous livrer des histoires complexes où le Moi trouve toute sa place.” Le terme “autofiction” est, certes, problématique pour les universitaires mais il a été codifié et existe comme un genre littéraire en tant que tel. D'ailleurs beaucoup d'auteurs de renommée s'illustrent dans ce genre, où s'y sont illustrés. On pourrait remonter jusqu'à Chateaubriand et son roman René, d'inspiration autobiographique. Car dans cette rencontre, il sera surtout question de l'inspiration des écrivains qu'ils puisent de leur propre quotidien. Mme Baeza a situé l'autofiction, entre l'autobiographie et le roman imaginaire, tout en estimant que “en lisant les écrivains algériens, j'ai appris à connaître les Algériens. C'est un apprentissage profond du fonctionnement de votre société. Vous avez des écrivains superbes qui sont très peu connus en Europe”. Et le but de cette rencontre, justement, est de faire connaître les auteurs algériens, “enrichir la vie littéraire”, d'autant qu'après la première rencontre, des liens se sont tissés et des contacts existent encore entre les auteurs. Les auteurs algériens seront largement nombreux, notamment Anouar Benmalek, Noureddine Saâdi, Fatéma Bakhaï, Amin Zaoui, Yamilé Ghebalou-Haraoui et Hamid Grine. Quant aux auteurs européens qui seront présents, ils représentent différents courants et autres expressions littéraires, notamment Riikka Ala-Harja (Finlande), Agneta Pleijel (Suède), Marcos Giralt Torrente (Espagne), Doris Gertraud Eibl (Autriche), Adrian Alui Gheorghe (Roumanie), Petros Markaris (Grèce) et Jean-François Dauven (Belgique). Cette rencontre d'une journée est ouverte à tous les amoureux de la littérature et les organisateurs aspirent à susciter l'intérêt (des deux côtés) et initier des collaborations et autres traductions. Par ailleurs, les différentes communications des auteurs qui sont intervenus lors de la première rencontre organisée en 2009 à Riadh El Feth, ont été rassemblées dans un recueil “qui sera diffusé dans tout le corps diplomatique et à tous les décideurs à Bruxelles afin de faire connaître l'Algérie”.