Des dizaines d'ex-rappelés du service national durant la décennie noire ont observé, hier, un sit-in devant le siège de la wilaya de Boumerdès pour réclamer une prise en charge sociale réelle notamment des indemnités, des postes de travail et des soins gratuits. “Nous sommes plus de 500 à avoir rejoint les rangs de l'ANP pour combattre le terrorisme. Certains d'entre nous n'ont pas regagné à ce jour leur localité de peur d'être assassinés et d'autres ont perdu leur travail. On est abandonné”, affirme un ex-rappelé de la commune de Bordj Menaïel. Les protestataires venus de plusieurs coins de la wilaya se sont interrogés sur “le silence des autorités alors que des repentis qu'ils avaient combattus ont été régularisés et ont même bénéficié de logements et autres avantages dans le cadre des mesures prévues par les dispositions de la Charte pour la réconciliation nationale”, précisent-ils dans un communiqué remis aux autorités de la wilaya. “Nous avons été rappelés entre 1994 et 1999 pour soutenir les forces de sécurité. Plusieurs ex-rappelés sont morts et d'autres sont handicapés ou traînent encore les séquelles de leurs blessures”, ajoutent-ils. Les ex-rappelés interpellent le président de la République pour régler leur problème. “Cela fait 15 ans que nous attendons l'application des promesses des autorités, mais à ce jour nous ne voyons rien venir”, soulignent-ils encore. Une délégation de ces ex-rappelés a été reçue au siège de la wilaya par des responsables qui leur ont promis, selon eux, de transmettre leurs doléances à qui de droit. Des postes d'emploi entrant dans le cadre des différents dispositifs leur ont été proposés mais les manifestants ont rejeté cette offre arguant que leur situation mérite plus d'égards.