Outre le sit-in ouvert des enseignants contractuels, trois autres rassemblements ont été observés hier sur l'avenue de Pékin, à quelques mètres de la présidence de la République. Il s'agit des rassemblements des victimes du terrorisme, des Algériens rapatriés de Libye et des militaires radiés des rangs de l'Armée nationale populaire (APN). Les victimes du terrorisme réitèrent leur exigence du départ de la présidente de l'ONVT Après avoir observé un rassemblement dimanche devant l'Assemblée populaire nationale (APN), plus de 200 représentants de familles victimes du terrorisme ont tenu hier un second sit-in non loin du siège de la Présidence pour exiger notamment un statut particulier et le versement des indemnités pour les victimes de la wilaya de Relizane, bloquées depuis 2002. Venues de Médéa, de Bouira, de Relizane, de Chlef, de Tipaza et d'Alger, ces victimes des années noires du terrorisme interpellent le président de la République d'intervenir afin qu'il y ait une prise en charge de leurs doléances, soulevées depuis longtemps. Les présents sur les lieux ont affiché leur ras-le-bol face au «mépris» des pouvoirs publics qui font la sourde oreille. Les victimes, dont des veuves des agents de police et les victimes du massacre de Bentalha, ont brandi des banderoles et des pancartes dénonçant leur situation sociale «précaire». Ils exigent également le départ de la présidente de leur association, l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT) en l'occurrence, Fatma-Zohra Flici. Ils estiment que cette dernière n'est qu'une «opportuniste» qui s'est servie de cette frange de la société pour atteindre ses objectifs et ses ambitions matérielles. Selon les présents sur place, «Mme Flici ne représente que sa personne. Elle ne daigne même pas recevoir les personnes victimes du terrorisme. D'ailleurs, elle n'a jamais participé à nos rassemblements», s'indigne Malika, veuve depuis 1995. Elle ajoute : «Elle n'a rien fait pour nous. Elle a juste profité de notre situation sociale précaire. Elle n'est plus représentative de notre organisation. Nous sommes tous pour son départ», souligne la même interlocutrice. Les contestataires dénoncent le fait que «les terroristes soient indemnisés et pas eux». Outre le statut particulier, les protestataires exigent du ministère de l'Intérieur l'ouverture d'une enquête sur l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT). Selon une source bien informée, une délégation de la corporation a été reçue à la Présidence. Les militaires radiés s'insurgent Non loin de là, une cinquantaine de militaires radiés des rangs de l'Armée nationale populaire (ANP) ont tenu un rassemblement. Ils comptent suivre l'exemple des enseignants contractuels et entamer un sit-in ouvert pour exiger une prise en charge de leurs doléances, notamment la réintégration et l'indemnisation. Encerclés par un dispositif sécuritaire, ils décident de maintenir la pression. Cette manifestation, faut-il le rappeler, est la deuxième après celle organisée la semaine dernière devant le ministère de la Défense nationale. Outre leur réintégration et une indemnisation, ils réclament l'octroi des droits sociaux. Les rapatriés de Libye lancent un SOS Une centaine de rapatriés de Libye ont organisé un rassemblement devant la présidence de la République, exigeant une prise en charge immédiate. Ils lancent un SOS au président de la République et aux plus hautes instances du pays pour trouver une solution à leur problème. Ils dénoncent la bureaucratie locale, qui les décourage. Certains rapatriés affirment que toutes les tentatives de se rapprocher des APC et daïras ont été vaines. Ils affirment que la plupart d'entre eux n'ont pas où dormir et même quoi manger. Ils expliquent que leur rapatriement a été fait dans des conditions difficiles, les obligeant à abandonner leurs biens. Ils estiment qu'ils ont été très mal accueillis en Algérie et n'ont reçu aucun aide, soutien moral ou matériel. L'inquiétude et la peur ont gagné cette frange qui se déclare nécessiteuse, voire «une communauté sinistrée». «Notre dernière solution est le suicide collectif», ont-ils menacé.