Selon M. Ziari, plus de 200 ex-agents ont demandé leur réintégration dans le corps. Une cinquantaine d'ex-policiers ont observé, hier, un sit-in à la Maison de la presse, Tahar-Djaout à Alger, pour revendiquer leur réintégration à leur poste de travail et bénéficier ainsi des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. “Nous sommes des personnes qui avons défendu la nation dans les moments les plus difficiles. Nous voulons être réintégrés dans notre poste de travail et nous désirons bénéficier de l'avantage de la réconciliation nationale au même titre que les repentis”, a déclaré M. Ziari, ex-officier supérieur à la DGSN présent hier lors du rassemblement. Il faut noter que plus de 200 ex-policiers, à l'échelle nationale, ont été démis de leurs fonctions pour “faute professionnelle” durant les années 1990. “Ces ex-policiers n'ont pas commis de crimes, et ils ne sont pas impliqués dans des affaires de terrorisme pour qu'on leur refuse de reprendre leur travail”, a affirmé M. Ziari. Notre interlocuteur explique que ces policiers ont été licenciés suite à des décisions administratives car la plupart d'entre eux ont déserté leurs fonctions durant la décennie noire. “J'étais inspecteur de police à Tiaret. J'ai quitté mon poste de travail suite à des problèmes familiaux. Quelques mois après, j'ai reçu une lettre de licenciement ayant pour motif : absence irrégulière, comme le stipule l'article 45 du règlement interne de la police”, a indiqué Khalifa, ancien brigadier. Et de poursuivre : “Nous ne voulons pas des indemnités ou autres avantages. Nous désirons reprendre notre boulot. Même si nous avons commis des fautes professionnelles, nous ne sommes pas des terroristes. Il faut retenir que nous avons contribué à la lutte antiterroriste et, quelque part, c'est grâce à nous que le terrorisme a cessé dans notre pays. Nous voulons bénéficier de la réconciliation nationale”. D'autres ont raconté la complexité de leur cas. Un inspecteur, qui a requis l'anonymat et qui faisait partie de la brigade de la lutte antiterroriste à Tiaret, affirme qu'il s'est retrouvé démis de ses fonctions en 1997, puis traduit devant la justice pour bavure. “J'étais accusé de torture lors d'interrogatoires que je menais à un terroriste. J'ai passé deux ans de prison, puis j'ai été innocenté et libéré”, raconte-t-il. Les contestataires sont décidés à aller plus loin et annoncent d'autres actions dont la tenue d'un sit-in devant le Palais du gouvernement. “Nous ferons la grève de la faim et nous allons contacter les organisation des droits de l'homme. S'il le faut, nous irons voir les ex-chefs terroristes pour intervenir en notre faveur afin de bénéficier de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale”, ironise M. Ziari. Pour plus d'information, nous avons contacté le service de communication de la sûreté nationale. “nous sommes en réunion pour élaborer un rapport sur la question que nous allons transmettre à la DGSN”, nous a-t-on indiqué. Nabila Afroun