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Petit quota, grande demande
Distribution des logements sociaux dans la capitale
Publié dans Liberté le 26 - 06 - 2011

Les communes d'Alger ont bénéficié d'un quota de 80 logements sociaux chacune. Un nombre trop faible pour absorber une demande qui se chiffre à des milliers de dossiers. La commune de Kouba a échappé à la contestation de rue. Huit jours durant, des centaines de citoyens ont afflué à l'APC pour déposer des recours relatifs à leur absence sur la liste des bénéficiaires.
Une fois n'est pas coutume. La commune de Kouba a été épargnée par la protestation de rue qui accompagne chaque affichage des listes de bénéficiaires de logements sociaux, jusqu'à atteindre parfois le niveau des émeutes. “La veille du jour J (le 16 juin, ndlr), je n'ai pas pu fermer l'œil. Au moment où on descendait les panneaux d'affichage sur la place qui jouxte le siège de l'APC, j'avais des crampes à l'estomac. Ce n'est qu'en entendant des youyous que je me suis sentie mieux”, raconte Mme Saïda Bounab, P/APC.
Bien que sa liste ne soit pas contestée frontalement, l'élue locale a dû gérer, tant bien que mal, des centaines de recours. Huit jours durant, elle a reçu, ainsi que sa vice-présidente, chargée du volet social, Mme Sidhoum, près de 800 administrés, venus s'enquérir des raisons qui les ont éloignés de la liste des heureux attributaires des F3 de la cité de Draria. “La commune a obtenu 80 logements alors qu'elle comptabilise plus de 4 800 dossiers pour le social. Nous avons procédé par priorité. Patientez. Nous aurons un autre quota”, a-t-elle répondu, à maintes reprises, mercredi dernier aux citoyens qui l'on sollicitée pour une audience. Les cas sont nombreux. Ils se déclinent sous différents profils, mais tous invoquent une détresse sociale, un habitat précaire. Une jeune femme, en larmes, révèle qu'elle est en instance de divorce. Elle ne sait pas où aller avec ses enfants. Elle demande à la présidente d'APC de donner une suite favorable à une demande de logement social, au nom de son mari. “Ne faites surtout pas l'erreur de croire qu'il se désistera du logement si vous l'obtiendrez à votre profit. Déposez un dossier en votre nom”, avertit Mme Bounab. “Ce n'est pas la peine, je le veux pour mes enfants”, s'entête la jeune femme.
Une dame d'un certain âge rapporte qu'elle dispose, pour sa famille, d'une pièce dans un F3, qui abrite 13 personnes. “Je cuisine sur le balcon. Quand le vent souffle, les rideaux s'enflamment”, raconte-elle pour sensibiliser sur son cas. C'est au tour d'un couple d'exprimer ses doléances. La femme pleure. Le mari se met en colère. “Pourquoi n'avons-nous pas bénéficié d'un appartement. Vous voulez que je sème la pagaille pour obtenir gain de cause ?”, menace-t-il, avant de s'en prendre à son épouse. “Arrête de pleurer. Tais-toi”. La tension monte d'un cran quand le jeune homme se lève et pointe un doigt vers la présidente d'APC.
“Je ne veux pas commettre un impair envers une femme”. “Je ne suis pas une femme, mais une présidente d'APC. Respectez-moi en tant que telle”, rétorque cette dernière. En aparté, Mme Ladjali, élue et déléguée à l'annexe communale du quartier Affia nous dit bien connaître le cas. “Il travaille pour son compte, mais au noir. En plus, c'est un couple sans enfants qui a déposé le dossier de logement en 2010. C'est une demande récente”, explique-t-elle, avant de poursuivre. “De nombreux bénéficiaires du LSP se désistent et font des dossiers au social. Il y a aussi des gens qui ne sont pas dans le besoin, mais qui tentent leur chance, en dramatisant leur situation ou en recourant carrément à des petits mensonges”. Un quinquagénaire affirme qu'il vit avec femme et enfants ainsi qu'une sœur dans une maison appartenant à son défunt père.
En réalité, il est, avec sa sœur, les uniques héritiers d'une maison coloniale. “Nous avons ouvert nos portes pour recevoir les recours. Aucun n'est fondé. Mais ces audiences nous ont permis de connaître les cas à prendre en charge absolument lors des prochains quotas”, souligne Mme Bounab. Elle ajoute que pour “cette fois-ci, elle a avantagé les cas les plus extrêmes. Sur la fameuse liste figurent six familles vivant dans des caves, plusieurs en cohabitation, deux femmes divorcées, 11 veuves, 15 expulsés, une victime de terrorisme,
4 célibataires dont un né en 1937…” “Nous avons mené des enquêtes sociales pendant quatre mois sur plus de 600 dossiers éligibles pour ce quota. Nous avons réalisé environ 250 enquêtes complémentaires qui ont servi à un classement”, précise-t-elle. “Pendant toute l'année, les gens viennent voir la présidente d'APC, les jours de réception, pour exposer un problème de logement social ou LSP. Et croyez-moi, ceux qui font le plus de bruit ne sont pas systématiquement le plus nécessiteux”, soutient
Mme Sidhoum, pour illustrer l'énorme pression sur le logement aidé.
La demande est si forte qu'il
est impossible de ne pas sacrifier des familles réellement dans le besoin. “Notre liste n'a pas été contestée car nous avons pris des cas incontestables”, assurent les élus de Kouba. À Jolie Vue, la famille R. écoule ses derniers jours dans une baraque construite autour d'un arbre. Elle sera bientôt relogée dans un appartement à Draria.
“Nous avons été mis dehors par ma famille, puis par ma belle-famille. La crise nous a amené à mettre sur pied cette cabane, qui nous a abrités pendant quinze ans”, raconte le père de famille de quatre enfants, dont l'aînée est à l'université. “J'avoue que je n'ai pas ressenti une grande joie quand j'ai appris que je suis bénéficiaire d'un logement social, car je l'ai trop attendu”, relate-t-il.
Hamid, âgé de 38 ans, a aussi attendu longtemps avant de quitter l'abri, creusé sous les escaliers qui font face au siège de l'APC qu'il occupe avec son frère depuis 1997. “Je peux enfin me marier. J'ai demandé la main à cinq femmes, qui ont rompu dès qu'elles ont appris dans quelles conditions je vis. La dernière m'a attendu trois ans. Elle était encore plus heureuse que moi par la nouvelle”, rapporte-t-il, en nous faisant visiter l'endroit, qu'il quittera, dans quelques jours sans regrets.


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