L'attentat s'est produit vers 10h au douar Chaouchi, sur la route reliant Legata à Mandoura, dans la wilaya de Boumerdès. Deux militaires ont été tués et cinq autres ont été blessés hier matin à Legata, 15 km à l'est de Boumerdès, suite à l'explosion d'une bombe au passage d'une patrouille de l'ANP, a-t-on appris de sources bien informées. L'attentat s'est produit vers 10h au douar Chaouchi, sur la route reliant Legata à Mandoura, ajoutent nos sources. Les deux victimes se trouvaient dans un véhicule militaire lorsque l'engin explosif, relié à un téléphone portable, a explosé, tuant sur le coup l'un d'eux alors que le deuxième, grièvement blessé, rendra l'âme dès son admission à l'hôpital. Les cinq autres militaires blessés dont deux grièvement ont été acheminés à l'hôpital d'Aïn Naâdja à Alger. Cette attaque serait l'œuvre de l'“émir” de la seriat de l'ex-GSPC d'Ouled Ali Tadjer Fayçal dit Djaber qui a déjà à son actif plusieurs attentats terroristes commis dans la région. Cet attentat intervient trois jours après celui commis contre un convoi de l'ANP à la sortie de la ville d'Azazga qui a fait deux morts et plusieurs blessés. C'est aussi le deuxième attentat perpétré dans la wilaya de Boumerdès après celui commis il y a près de quinze jours à Naciria où quatre policiers ont été tués et un autre blessé dans l'explosion d'une bombe artisanale sur la RN12 reliant Alger à Tizi Ouzou au lieu-dit Chender entre Bordj Menaïel et Naciria, 35 km à l'est de Boumerdès. L'attaque sonne comme une démonstration de force des groupes terroristes puisqu'elle intervient au lendemain de la déclaration du chef-d'état-major, Gaïd Salah, qui avait affirmé que l'armée poursuivra “le harcèlement des résidus du terrorisme, de resserrer l'étau sur eux et sur leurs acolytes des bandes de contrebandiers et du crime organisé”. Ainsi et malgré les coups qui leur ont été assenés par les forces de sécurité et en dépit de leur effectif réduit presque de moitié, les groupes terroristes possèdent toujours un pouvoir de nuisance. On parle de plus de 100 terroristes éliminés ou capturés dont une vingtaine d'“émirs” depuis janvier à ce jour mais plus de 400 autres sont encore en activité dont près de 300 écument les maquis de la Kabylie (Bouira, Boumerdès, Tizi Ouzou). Mais les groupes de l'ex-GSPC comptent beaucoup plus sur leurs réseaux de soutien dilués généralement dans la population composés par des jeunes chômeurs non fichés par les services de sécurité. Ce sont ces derniers qui leur fournissent les renseignements sur les mouvements des forces de sécurité moyennant des sommes d'argent récoltées auprès des fellahs et des entrepreneurs de la région. Selon nos informations, des dizaines de fellahs notamment de Dellys, Benchoud, Baghlia, Cap Djinet et Sidi Daoud ont été rackettés ces dernières semaines par des groupes terroristes. Certains d'entre eux ont fui la région par peur de représailles mais d'autres auraient été contraints de répondre aux exigences des terroristes tout en prenant le soin d'informer les services de sécurité.