L'association “La commune éducative 1969” a été créée le 1er juin 2011 — Journée mondiale de l'enfance — à partir du désir de quelques sexagénaires de bonne volonté de rallumer une flamme, celle qui a brillé par des gloires sportives passées, formées dans un esprit empreint de belles valeurs. 1969, une date-clé : des joueurs de l'équipe locale dont l'actuel président de l'association citée plus haut, Mahmoud Khemici (fils de feu hadj Mohamed Khemici, notable lettré de Mouzaïa, ancien militant actif durant la guerre de Libération sous la férule de Ferhat Abbas et qui avait fondé la JS Mouzaïa), créent l'association “La commune éducative”, chapeautant 160 jeunes âgés de 10 à 15 ans et ayant pour objectif le développement éducatif, sportif, culturel ainsi que la formation sportive de jeunes. Douze ans plus tard, en 1982, cette semence a porté ses fruits : l'équipe accédera en Nationale 2 avec les frères Hadj-Bachir, les Si-Amar, Rahmani entre autres qui ont fait le bonheur des supporters ; elle jouera contre les ténors du football national tels que l'ASO Chlef, l'USMB, l'OM Ruisseau, la JS Bordj Menaïel… 41 ans après, les anciens membres de l'association et anciens joueurs qui ont fait les beaux jours de la JS Mouzaïa décident de s'unir pour faire renaître, au profit de l'actuelle jeune génération, “La commune éducative” dissoute qui avait généré du bonheur et formée aux comportements civils et de fair-play. “La commune éducative 1969”, version 2011, qui a bénéficié de l'aide matérielle et de l'appui soutenu du DJS, du président de la Ligue communale sports pour tous, du directeur de la maison de jeunes, de sponsors locaux (comme l'entreprise Amour) et du soutien du chef de daïra, compte 30 membres fondateurs et 500 jeunes issus des quartiers et fermes du territoire communal de Mouzaïa (y compris de Sidi Madani dans la commune de Chiffa où des familles de Mouzaïa ont récemment été relogées), répartis en 32 équipes (minimes : nés entre 1995 et 1998 et cadets-juniors nés entre 1991 et 1994). Elle s'est assignée comme objectif “d'occuper utilement les enfants afin de leur éviter la déperdition, de leur offrir la possibilité de jouer sur un terrain doté de tartan de 4e génération, d'utiliser judicieusement leur énergie, de repérer les jeunes talents, d'œuvrer en vue d'assainir l'environnement des jeunes de Mouzaïa, d'inculquer aux supporters le bon comportement dans les stades”, nous a expliqué le président de l'association, M. Khemici, auquel s'étaient joints le vice-président M'hamed Hadj-Bachir et les membres Abdelkader Degouach et Hamid Radji, mais encore d'encadrer ce potentiel en école de formation et selon les lois de la FIFA. A l'issue de la création de cette association, un riche programme de compétition de sport de proximité a été mis sur pied jusqu'à la date du 5 juillet prochain. La cérémonie d'ouverture de ce championnat a eu lieu mercredi dernier, au stade Chahid Allel Rebbah, en présence de l'actuel P/APC (récemment installé), qui a donné le premier coup de ballon, des membres de l'exécutif et du directeur régional de l'ONAMA, Youcef Hellal. Au terme d'une belle exhibition de kick boxing et de la 1re rencontre qui a opposé le Nedjm de Sidi Madani au Nasria de Mouzaïa, le 2e match n'a pas eu lieu, à la grande déception des jeunes joueurs (empêchés d'occuper le terrain investi par un groupe d'adultes en tenue de foot), des nombreux supporters venus les encourager, des organisateurs de la compétition et des deux bénévoles venus de Sidi Madani, Hamid Bengayou (éducateur sportif des quartiers au chômage) et Rachid El Ouzri (un ancien du mouvement associatif sportif) qui nous ont fait part de leur crainte de voir le riche programme festif prévu pour le 5 juillet compromis. “Afin de ménager la chèvre et le chou, l'APC nous a proposé la solution de faire jouer les enfants de 8h à 12h, soit en pleine canicule”, a déploré M. Khemici qui a critiqué la gestion du stade communal à des fins lucratives. Des dessous qui vont à l'encontre de l'épanouissement des jeunes et des droits de l'enfant, de surcroît, quand il vient d'un milieu défavorisé, ce qui est le cas de la majorité des jeunes de cette association. Cette dernière ne compte pas se taire pour arracher ce qui constitue l'espoir en un avenir meilleur qui renouerait avec un passé serein et heureux lorsque sport et argent ne rimaient pas.