Visite symbolique ? Bien qu'elle n'ait pas de responsabilité au sein du gouvernement, la vice-présidente du Conseil de la nation dispose d'une aura qui donne à sa mission un sens plus que protocolaire. Et c'est déjà significatif que cette icône de la guerre d'Indépendance préside le groupe d'amitié algéro-française au Sénat. “Nous combattions les forces coloniales, le peuple algérien n'a pas d'hostilité vis-à-vis du peuple français”, a-t-elle tenu à préciser dans un rappel de la déclaration du 1er Novembre, acte de naissance de la Révolution. Revendiquant le devoir de mémoire, une clarification du passé et un respect des aspirations du peuple algérien quant au traitement de la longue nuit coloniale, Mme Drif-Bitat ne souhaite pas que soient entretenus “la haine” et “le ressentiment” entre la France et l'Algérie qui s'apprête à célébrer le cinquantenaire de son indépendance. “50 ans d'indépendance ont montré que l'Algérie a le regard tourné vers l'avenir”, a insisté la sénatrice. Lors d'une rencontre avec des journalistes au siège de l'ambassade, elle a évité de répondre directement sur le sujet de la repentance réclamée par le patron du FLN mais qui n'est pas souhaitée par la France. La position de Paris a été encore rappelée par son chef de la diplomatie lors de sa récente visite à Alger. Mme Bitat s'est montrée particulièrement soucieuse de l'héritage que sa génération est en train de transmettre à ses descendants. Elle veut que les jeunes Algériens aient de leur pays l'image d'une nation qui a une “grande histoire” laquelle “n'a pas commencé avec la colonisation”. Durant sa visite à l'invitation de ses homologues du Sénat français, Mme Bitat et sa délégation auront un programme chargé. Elle sera notamment reçue par le président du Sénat, Gérard Larcher, avant de poursuivre sa visite à Marseille.