L'association nationale des Algériennes managers et entrepreneurs (AME), créée en 2006, organise simultanément, aujourd'hui, à l'université de l'Usto et celle de Bab-Ezzouar, une formation au profit de près de 150 étudiantes et étudiants porteurs de projets. Sous le thème “étudiant… l'entrepreneur de demain”, cette formation, assurée en partenariat avec la Fidem, une association espagnole de femmes managers, débouchera sur la sélection de 10 “futurs managers” qui bénéficieront d'une semaine de formation à Barcelone. La présidente de l'AME, Mme Khedidja Belhadi, nous fait part des projets de l'association et surtout de son expérience en tant que “chef” d'entreprise. D'emblée, le constat que fait cette dernière est qu'en Algérie les femmes managers sont confrontées à des difficultés bien plus grandes que ce que vivent leurs semblables au Maroc ou en Tunisie. “La bureaucratie s'applique à tous, mais c'est surtout à cause de la corruption que la femme manager est marginalisée. on soufre énormément pour bénéficier des marchés publics, c'est très difficile juste pour les marchés publics”, déplore-t-elle. On nous le dit : “vous les femmes ne faites pas l'affaire, car une femme est moins corruptible. nous n'avons pas ces réseaux qu'ont les hommes.” Notre interlocutrice persiste et signe en expliquant que c'est un fait prouvé par des experts de la Banque mondiale et d'autres organismes. “Les femmes sont moins corruptibles.” Quant à savoir combien l'Algérie compte de femmes chefs d'entreprise, notre interlocutrice relève encore une pratique frauduleuse faussant toutes les données. “Dans l'association, nous sommes plus de 400, mais quand on veut établir des données vous réalisez que la pratique des prête-noms fausse tout ; beaucoup d'hommes utilisent le nom de leur femme, de leurs sœurs.” Revenant sur la formation initiée au profit de 150 jeunes étudiantes et étudiants, l'AME espère, par cette initiative, faire naître chez nos étudiants l'esprit et la culture entrepreneuriaux et leur fournir les informations sur les dispositifs qui peuvent les aider directement sans passer, là encore, par un intermédiaire. Parmi les activités projetées par l'AME, une rencontre les 16 et 17 novembre prochain au Hilton d'Alger qui regroupera des femmes chefs d'entreprise venant des états-Unis, d'Afrique, d'Europe et du monde arabe. De même, une convention a été récemment signée avec la chambre de commerce des constructeurs en Roumanie désireux de venir en Algérie et pour qui le 49/51% n'est pas un obstacle, a encore expliqué l'intervenante.