Photo : S. Zoheïr Par Amel Bouakba En Algérie, 10% des chômeurs sont des universitaires dont 67% sont des filles. Lutter contre le chômage en encourageant nos étudiants à créer leurs propres entreprises et en leur inculquant une culture entrepreneuriale est l'un des thèmes phares abordés, lors du séminaire «Ingénieur entreprendre» organisé dernièrement à l'Ecole nationale supérieure des travaux publics (ENSTP) de Kouba en partenariat avec l'Institut des sciences appliquées de Lyon en France (INSA) et l'association des Algériennes managers et entrepreneurs (AME). Cette rencontre, première du genre, s'inscrit dans le cadre d'un projet de coopération universitaire algéro- française, d'appui à la réforme des grandes écoles algériennes et qui vise à former les ingénieurs dans l'entrepreneunariat. L'idée est d'introduire dans le cursus pédagogique de dernière année d'école d'ingénieurs la Filière ingénieur entreprendre (FIE). «Initiée par l'INSA, la Filière ingénieur entreprendre vise à former des ingénieurs à entreprendre, sur le support d'un projet vivant, qui fait appréhender et assumer les risques propres à l'entreprise», a expliqué Jean-Yves Champagne, professeur à l'INSA. Cette formation qui s'étale sur six mois est prodiguée aux étudiants de la dernière année d'écoles d'ingénieurs. «Ce programme joue d'autre part «un rôle de pré-incubateur pour les élèves ingénieurs dont le projet professionnel est de créer leur entreprise ou activité», précisent les organisateurs du séminaire. Les instituts et écoles supérieurs algériens d'ingéniorat sont appelés à s'inscrire dans cette démarche innovatrice, ont indiqué les intervenants, notamment M. Zerzour, directeur de l'ENSTP. «Cette filière vise à apprendre aux ingénieurs à entreprendre», dit-il, précisant que «dans ce secteur beaucoup de diplômés s'installent à leur propre compte, d'où l'intérêt certain de cette filière». «Installer la culture entrepreunariale dans les grandes écoles algériennes en accompagnant les futurs ingénieurs dans la création de leur propre entreprise ou dans la valorisation d'activités novatrices est crucial», affirme Mme Khedidja Belhadj, présidente de l'association AME. Considérée comme un modèle de réussite dans le domaine de l'entrepreneunariat, Mme Belhadj estime que «la Filière ingénieur entreprendre permettra d'attiser l'envie d'entreprendre chez les futurs ingénieurs et les booster. Créée en 2005, AME est partie prenante très active dans le domaine de l'entrepreneuriat et du management. Elle compte plus de 400 entrepreneurs, managers et porteurs de projets». «Offrir de nouvelles possibilités pour les femmes d'affaires algériennes et artisanes d'être connectées au monde de l'entreprise et les soutenir pour créer leurs propres entreprises figurent aussi parmi nos objectifs», dit-elle, ajoutant que AME est aussi un espace d'échange d'expériences et de connaissances pour les chefs d'entreprise et les femmes managers. L'association est également membre fondateur de Mena Businesswomen's Network Hubs.