Produite par le Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou et mise en scène par Lazhar Belbaz, la pièce “Lissan Eddine Ibn El-Khatib” a été représentée à la Maison de la culture de Tlemcen, devant un public nombreux et achalandé. Cette pièce a été jouée six fois entre le 22 et 28 juin à Tizi Ouzou, mais également à Mascara, Aïn Témouchent, Oran, Sidi Bel-Abbès et Relizane avant sa présentation à Tlemcen dans le cadre de la manifestation “Tlemcen capitale de la culture islamique 2011”. Il y a lieu de signaler que les six représentations ont permis au metteur en scène d'apporter des rectifications, notamment dans la scénographie et dans le jeu des comédiens. Le comédien Abdelhamid Kouidri (qui a déjà incarné des rôles dans d'autres pièces à reconstitution historique) a incarné le rôle principal, à savoir celui de Lissan Eddine Ibn El-Khatib (1313-1374), et évoluait au milieu de trente autres comédiens, dont la moyenne d'âge est de 22 ans. La pièce décrit donc les péripéties de ce premier ministre arabo-andalous, savant et grand homme de lettres, philosophe, historien, médecin, théologien qui vécut dans la cour du royaume de Beni Al-Ahmar en Andalousie avant qu'il ne soit poussé à la fuite vers le Maghreb, à Tlemcen puis à Fès chez les Beni Merrine où il connaîtra un sort malheureux. Le metteur en scène s'est étalé pour expliquer les circonstances et les raisons à l'origine de l'exil de Lissan Eddine Ibn El-Khatib, et ce en démontrant la nature des relations liant cet érudit au Roi Al-Ghanni Billah et à son ministre Ibn Zoumrok, ainsi qu'au sultan Abdou El-Aziz, qui lui accorda son protectorat royal, dans le but de le protéger des Andalous qui étaient à sa poursuite. Les hostilités se poursuivront jusqu'à ce que Lissan Eddine soit contraint de fuir de la cour du royaume des Beni Al-Ahmar vers le Maghreb où il apprendra à ses dépens la ruse et les coups bas. En répondant à une question, Lazhar Belbaz, qui a fait allusion aux différentes révolutions qui soulèvent actuellement le monde arabe, a souligné que “comprendre ce qui est arrivé à Lissan Eddine Ibn El-Khatib aiderait éventuellement à comprendre ce qu'était la déchéance en Andalousie musulmane, mais aussi ce qu'est la décadence en tout temps et tous lieux."