C'est un véritable appel à se révolter qui est lancé par les Occidentaux, via la France, dont le président Sarkozy a chargé l'ancien Premier ministre, Edouard Balladur, de se rendre dans les pays arabes pour soutenir la transition démocratique, en miroitant à l'occasion “une aide totale de 40 milliards de dollars pour la Tunisie, l'Egypte, et les nations qui leur emboîteraient le pas”. Estimant que les soulèvements populaires sont désormais le meilleur moyen de renverser les régimes arabes en place, après la réussite des peuples tunisien et égyptien à se débarrasser de Zine El-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak, qui étaient pourtant les protégés des capitales occidentales, le G8 lance un appel à la révolte pour les autres pays arabes. Dans le but d'encourager ces révolutions, l'ex-Premier ministre français Edouard Balladur a été nommé, mardi, envoyé spécial du G8 pour la mise en œuvre du Partenariat de Deauville, “consacré au soutien aux pays arabes dans leur transition vers des sociétés démocratiques”. Le communiqué de l'Elysée indique que Balladur “entreprendra dès la fin du mois de juillet un premier déplacement dans les pays de la région”. Il est chargé de présenter, “au nom de la présidence française du G8, les modalités concrètes de l'appui que le G8 entend mettre en place pour le succès des "printemps arabes", en concertation étroite avec les organisations internationales compétentes, au premier rang desquelles les institutions financières internationales”. Afin de multiplier les exemples tunisiens et égyptiens et soutenir ce qu'ils appellent “la transition démocratique dans les pays du printemps arabe”, les membres du G8 promettent une aide totale de 40 milliards de dollars, soit 28 milliards d'euros pour la Tunisie, l'Egypte et les nations qui leur emboîteraient le pas. Pour rappel, cette promesse a été faite lors de son dernier sommet dans la station balnéaire française de Deauville fin mai dernier par les dirigeants des grandes puissances. Détaillant l'origine de ces fonds, Nicolas Sarkozy avait expliqué que “20 milliards” proviendraient des banques de développement (hors Fonds monétaire international) d'ici 2013, plus “une dizaine de milliards de dollars d'engagements bilatéraux” et “une dizaine de milliards des pays du Golfe”, comme l'Arabie saoudite, le Qatar ou le Koweït, dans un fonds financier spécialement dédié. Quant à la durée de la mission d'Edouard Balladur, elle s'étalera “jusqu'à la fin de la présidence française du G8, soit le 31 décembre 2011, afin de travailler à la mise en place de cette initiative historique du G8 le plus concrètement possible et sans perdre de temps”, souligne le communiqué de la présidence française. Cette mission devra également permettre d'assurer, “un relais, dans les meilleures conditions, avec la prochaine présidence américaine, qui s'est engagée à une première évaluation du "Partenariat de Dauville" en 2012”, ajoute la même source. Il y a lieu de relever toutefois cette invitation adressée au Maroc pour rejoindre le “Partenariat de Deauville”, après l'adoption par référendum de la nouvelle Constitution du royaume que Paris semble considérer comme une révolution similaire à celles de la Tunisie ou de l'Egypte.