Cette action de rue, la première du genre, avait pour objectif de revendiquer l'annulation de la délocalisation de la gare routière de Tizi Ouzou vers la gare multimodale de Kaf Naâja. Près de 500 transporteurs de voyageurs assurant la desserte Tizi Ouzou-Alger ont participé, hier, à l'action de rue baptisée “marche escargot des bus” à laquelle avaient appelé, la veille, leurs représentants afin de protester contre la décision de délocalisation de la gare routière prise par les autorités depuis près de deux semaines. La marche des bus s'est ébranlée, vers 9h, d'Oued Aïssi, à une dizaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, pour se diriger vers Tadmaït, 20 kilomètres à l'ouest de la ville. La file de bus, qui s'est formée en double voie sur plusieurs kilomètres et qui avançait au rythme de l'escargot, a provoqué un embouteillage monstre, perturbant ainsi tout le trafic routier aux sorties est et ouest de la ville de Tizi Ouzou durant toute la matinée d'hier. Cette action de rue, la première du genre, avait pour objectif de revendiquer l'annulation de la délocalisation de la gare routière de Tizi Ouzou vers la gare multimodale de Kaf Naâja que les transporteurs ont refusé de rejoindre tant, disent-ils, elle n'a pas été conçue pour servir de gare routière équipée à cet effet, mais juste de gare de transit entre le train Oued Aïssi-Tizi Ouzou et les bus devant assurer la navette vers le centre-ville de Tizi Ouzou. Il est à noter que l'action de protestation des transporteurs de voyageurs Tizi Ouzou-Alger a été précédée de plusieurs actions, dont une grève générale de deux jours, des transporteurs de voyageurs assurant les dessertes entre le centre-ville de Tizi Ouzou et les 67 communes de la wilaya. Ces actions avaient pour objectif de demander aux autorités de surseoir au projet de délocalisation des arrêts des fourgons de la ville vers les cinq gares périphériques qui sont dépourvues de toutes les commodités et qui ne font qu'engendrer des coûts financiers insupportables pour les usagers. Mis en vigueur depuis le 1er juillet dernier, ce nouveau plan dit de décongestion de la ville de Tizi Ouzou, puisque permettant d'évacuer 2 000 véhicules de transport en commun de la ville, n'a pas tardé à mettre à nu le bricolage de l'administration en charge de le mettre en œuvre. En plus des surcoûts engendrés aux citoyens et des désagréments de ces escales, même les navettes de chaque 10 minutes promises n'ont pu être assurées. Mais en dépit de toutes les défaillances et les mouvements de protestation menés par les transporteurs et les usagers, le directeur des transports, comme pour exceller dans la provocation, est revenu à la charge, hier, au cours d'un point de presse, pour réaffirmer que ce ne sont pas ces résistances qui vont faire reculer les autorités dans la mise en œuvre de ce projet tant décrié.