Une journée après la reprise des transporteurs grévistes des 12 daïras de la wilaya de Tizi Ouzou, contestant leur délocalisation vers des gares intermédiaires dans les périphéries de la ville, les transporteurs, commerçants et travailleurs de la gare routière de la ville sont montés au créneau. Ils refusent la décision de la direction des transports de wilaya portant leur délocalisation dans la gare de Kaf El Naadja dans la nouvelle ville. «L'ensemble des transporteurs refuse d'adhérer à ces stations construites anarchiquement sans prendre en considération les répercussions sur le transporteur et le voyageur qui se verra obligé de dépenser plus pour accéder à la ville», peut-on lire dans un avis affiché à travers les artères de la ville des Genêts. Toutes les lignes desservant Alger, Boumerdes, Bouira, Rouïba ainsi que d'autres daïras à l'instar de Boghni et Draa El Mizan ont été bloquées. Les commerçants occupant le premier étage de la gare et ceux exerçant à l'extérieurs de la gare ont baissé rideau. Un grand nombre de voyageurs attendait impatiemment un déblocage de la situation pour pouvoir se déplacer. Les plus pressés ont dû recourir aux taxis clandestins avec tout ce que cela représente comme risque, afin de rejoindre un lieu de travail, une urgence ou un rendez-vous important. Telle était la situation hier, à la gare routière de Tizi Ouzou. «C'est malheureux de constater qu'à chaque mouvement de protestation, le citoyen est le premier à payer le prix», nous lance amèrement un voyageur. Pour les commerçants, la décision ne les arrange pas. «C'est une manière de tuer le commerce et compromettre la source de vie de plusieurs familles, sans parler du chômage que cela engendrera», nous a déclaré hier un commerçant à la gare. On estime par ailleurs que la gare de Kaf El Naadja ne dispose pas de toutes les commodités pour un meilleur service. Le problème de l'insécurité est notamment avancé par les grévistes. Une délégation de représentants des grévistes a été reçue par les responsables de la wilaya. Cette réunion n'a abouti à aucun accord. La direction des transports semble déterminée à appliquer la délocalisation de tous les transporteurs en dehors de la ville pour mettre fin à l'anarchie et désengorger le chef-lieu de la ville. Le 1er juillet sera, comme annoncé dans le dernier communiqué de la direction du secteur, la date butoir pour en finir avec le transport à l'intérieur de la ville. Les gares intermédiaires du pont de Bougie et du carrefour Béni Douala seront aménagées en conséquence avant la fin du mois en cours. Pour ce qui est de la grève déclenchée hier, les protestataires comptent maintenir la pression sur les autorités, afin de trouver de meilleures solutions. La grève demeure illimitée, selon eux.