C'est désormais un bras de fer qui semble engagé entre le partenaire social et la direction générale. Les travailleurs de l'Entreprise de gestion des aéroports de l'Ouest (EGSAO) sont revenus à la charge, jeudi après-midi, où ils ont tenu un sit-in de protestation devant le siège de leur direction régionale situé à Es-Sénia pour revendiquer entre autres “le départ de l'actuel directeur général et la maintien des 14 points contenus dans la plate-forme des revendications”, ont déclaré les 400 travailleurs contestataires. Ce nouveau durcissement du mouvement de protestation est motivé par les effets de “blocage dont pâtissent les travailleurs”, a affirmé en substance Attrous Mohamed, secrétaire général du syndicat de l'EGSAO. C'est désormais un bras de fer qui semble engagé entre le partenaire social et la direction générale. Cette situation a été vécue par des centaines de travailleurs qui ont observé le même jour un sit-in au niveau des dix autres aéroports de l'ouest du pays. Ce raffermissement du mouvement des travailleurs intervient à quatre jours seulement d'un autre mouvement de débrayage déclenché au sein des autres entités aéroportuaires. “Nous avons observé ce sit-in pour protester contre la dégradation de notre pouvoir d'achat”, a précisé un représentant du syndicat de l'entreprise. Et de souligner dans le même contexte que “ce mouvement sera suivi par d'autres actions” si nos réclamations restent sans réponse. “Les travailleurs de l'Etablissement aéroportuaire qui gère les services de onze aéroports ont exigé le versement des résultats financiers des bénéfices acquis au titre de l'exercice 2008 et une meilleure organisation de l'entreprise”, est-il souligné dans la plate-forme revendicative. Chez les syndicalistes et les travailleurs, on considère que le chapelet des griefs à négocier (14 points) remis à la direction est “concevable”. Ils mettent en évidence “la bonne santé financière de l'entreprise et les enjeux dont la concrétisation doit immanquablement s'arcbouter sur la composante des travailleurs de l'EGSAO”. Pour toute réponse, des mesures coercitives ont été prises par la direction générale à l'encontre du département de communication qui a été réduit au silence, affirme-t-on. Cette décision s'est traduite par “l'interdiction de la revue d'entreprise qui en était à son 6e numéro”, ajoute-t-on. Pour l'heure, la situation demeure tendue et le syndicat tient à mettre en application les décisions de l'AG, à savoir des sit-in hebdomadaires le lundi. “Nous ne pouvons plus supporter les atermoiements d'une direction générale constamment aux abonnés absents. C'est une situation inqualifiable”. Cette sentence renseigne sur l'étendue du marasme enduré par les travailleurs de l'Etablissement de gestion des services aéroportuaires de l'Ouest (EGSAO). “Nous avons en face de nous un directeur général constamment en congé de maladie et un directeur intérimaire qui ne répond plus à l'attente des travailleurs des onze aérodromes de l'ouest du pays”, affirme-t-on. Dans le sillage des revendications, la conception d'une nouvelle nomenclature des postes adaptée au profil des cadres méritants est vivement souhaitée. Pour appuyer leurs réclamations, les protestataires ont exigé davantage d'engament de la part de leur tutelle. “Nous ne pouvons plus nous contenter de simples promesses”, martèlent-ils. L'exclusion qui frappe arbitrairement les cadres de l'entreprise est également mise en exergue. “Certains responsables locaux se soucient peu de l'avenir de ces cadres alors que la prise de solutions rapides s'impose pour sauver l'établissement”, avertissent-ils. “Il est inadmissible que des agents languissent dans un poste de travail plus de 20 ans et que des cadres universitaires soient constamment et injustement marginalisés”, dénoncent-ils. En tout état de cause, l'appel des travailleurs de l'EGSAO ne souffre d'aucune ambigüité : “l'appel au dialogue nécessite beaucoup d'engagement de la part des responsables, notamment du conseil d'administration que nous considérons comme un interlocuteur valable à même de répondre à nos revendications socioprofessionnelles”. Seront-ils écoutés ?