Décidément, le GSPC redouble de férocité dans la région de Boumerdès. Moins d'un mois après l'embuscade meurtrière ayant fait quatre morts dans les rangs de la BMPJ à Baghlia, un autre attentat spectaculaire a été commis dans la soirée d'avant-hier, sur la RN24 reliant le chef-lieu de wilaya à Dellys. Bilan : 3 policiers tués et 13 autres blessés. 19h35. Deux camions de CRS, à bord desquels se trouvaient 21 éléments affectés pour assurer la sécurité des sinistrés dans les camps de toile et qui s'apprêtaient à faire la relève, ont été surpris à leur descente sur la RN24 à la sortie est de Zemmouri, par l'explosion de deux bombes artisanales enfouies sous le sol, au bord de la chaussée. Plusieurs coups de feu partirent du côté gauche de la route où étaient embusqués, selon les témoignages recueillis sur les lieux, une dizaine de terroristes. Ces derniers, ajoute-t-on, ont tenté même d'achever les blessés à l'arme blanche, n'était l'intervention rapide et efficace des éléments de la BMPJ de la ville, épaulés par d'autres unités de la Gendarmerie nationale. S'ensuivit alors un violent accrochage qui aura duré une trentaine de minutes au terme duquel les criminels du GSPC ont dû battre en retraite. Hier, soit au lendemain de cette embuscade sanglante, les riverains étaient encore sous le choc. “À peine sorti de ma tente pour aller à la mosquée accomplir la prière d'el-icha, que j'ai entendu une très forte déflagration suivie de coups de feu nourris”, nous explique un jeune sinistré du camp de Géni Sider, situé à une cinquantaine de mètres seulement du lieu de l'attentat. “Il est vrai que la région a été à maintes reprises le théâtre d'actes terroristes. Mais celui-là, perpétré après une relative accalmie, fait craindre le pire”, ajoute encore un citoyen. Selon une source sécuritaire, cette énième attaque contre les forces de l'ordre aurait été facilitée par la non-implication des citoyens dont beaucoup observent les mouvements des groupes terroristes armés sans pour autant les signaler. Celle-ci ajoute aussi que cet acte ignoble aurait été dirigé par un certain Ben Djemaâ, “émir” de katibet El-Arkam, écumant particulièrement la zone s'étendant de la ville de Boumerdès à Cap-Djinet. À noter que la région est confrontée, notamment depuis le dernier tremblement de terre, à une recrudescence inquiétante des attentats terroristes ciblant exclusivement les forces de sécurité. Pour rappel, le 27 mai dernier, deux policiers avaient été tués par l'explosion d'une bombe près d'un site d'hébergement des familles sinistrées à Zemmouri. Quelques jours plus tard, deux GLD ont été froidement assassinés à Legata, alors qu'au mois d'août dernier, un GLD a été tué et un gendarme grièvement blessé dans la localité de Si Mustapha. M. B.