Pour exprimer leur colère et leur refus d'abdiquer devant le fait accompli imposé par les autorités de wilaya à travers la mise en application du très contesté et décrié plan de délocalisation de toutes les stations de fourgons ainsi que de la gare routière de Tizi Ouzou vers la périphérie de la ville, les transporteurs de voyageurs optent de plus en plus pour des actions radicales. Les transporteurs de voyageurs desservant la ligne Tizi Ouzou-Alger ont entamé, hier, leur troisième semaine de grève en organisant une action de rue des plus musclées. Tous les axes routiers menant vers la ville de Tizi Ouzou ont été fermés à la circulation au niveau des points les plus stratégiques. Des centaines de bus de gros gabarit ont été placés sur chaque point sensible, notamment sur la RN12, à l'entrée ouest et à l'entrée est de la ville de Tizi Ouzou qui était restée ainsi inaccessible durant toute la journée d'hier. À Tazmalt El-Kaf, à l'entrée est de la ville, comme à Bouaïd, à l'entrée ouest, ou à Oued Falli, à l'entrée sud, des milliers de véhicules voulant rallier la ville chef-lieu de wilaya étaient restés bloqués. Des dizaines de milliers de personnes étaient restés ainsi coincées dans les embouteillages qui se sont formés dans les deux sens. Les rues de la ville étaient restées désertes. Encore une fois, le directeur des transports a invité les représentants des transporteurs au dialogue, mais toujours en fermant le jeu puisqu'il réaffirme le maintien, contre vent et marée, de cette délocalisation qui a engendré autant de colère que d'anarchie dans le secteur des transports à Tizi Ouzou où le citoyen continue de vivre, notamment en ces journées caniculaires, un calvaire quotidien loin des regards des promoteurs de ce projet qui, eux, profitent tranquillement du confort que leur confère leur statut. Pour rappel, au début de la semaine dernière, soit à la deuxième semaine de leur grève, les transporteurs avaient organisé une opération escargot sur une distance de 30 kilomètres pour dénoncer la délocalisation des stations de fourgons et de la gare vers des sites qui n'offrent aucune commodité et qui ne répondent toujours pas aux normes. Cette opération escargot a débuté à Oued Aïssi pour s'achever à Tademaït. Le jour même, plus provocateur que jamais, le directeur des transports n'a pas trouvé mieux que d'annoncer que les bus Tizi Ouzou-Alger n'auront à l'avenir que le choix d'accepter la concurrence, se redéployer ou disparaître. Hier en début d'après-midi, les transporteurs ont décidé de poursuivre leur action aujourd'hui et fermer tous les accès vers la ville de Tizi Ouzou.