La résolution de Malabo est claire, estime Medelci. “Le dialogue inter-libyen doit se tenir selon la volonté du colonel Kadhafi de se mettre en dehors du jeu politique”. Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a animé hier à la résidence d'état de Djenane El-Mithaq une conférence de presse conjointe avec son homologue italien, Franco Frattini, qui effectue sa seconde visite officielle en Algérie après celle de juillet 2010. Les deux hommes ont tenu une séance de travail à huis clos portant sur les relations bilatérales mais aussi sur des questions régionales et internationales. Une occasion aussi pour évoquer les relations économiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer. Cela dit, la crise libyenne est sortie du lot pour dominer la conférence de presse. En effet, l'Algérie ne semble pas changer sa position par rapport au conflit libyen et s'en tient toujours à la démarche de l'Union africaine. M. Medelci dira à ce sujet que “l'Algérie adhère totalement à la démarche de l'Union africaine et la résolution de Malabo est claire : le dialogue inter-libyen doit se tenir en tenant compte de la volonté du colonel Kadhafi de se mettre en dehors du jeu politique et la mise en place d'une force de maintien de la paix”. Néanmoins, à l'instar de plusieurs pays, l'Algérie et l'Italie sont favorables pour une solution politique à la crise libyenne. M. Medelci a souligné, dans ce sens, que la démarche de Malabo avait “le mérite d'être une démarche collective”, assurant que “le fondement et les conditions de la mise en œuvre de cette démarche sont non seulement un sujet d'attention permanente des Italiens, mais ces derniers partagent le point de vue qui voudrait qu'on passe maintenant à une solution politique. Le document de Malabo explique les contours de cette démarche et rien n'interdit que des propositions soient faites pour que ces contours soient améliorés et pour que cette démarche gagne en opérationnalité”, a-t-il ajouté. M. Medelci a jugé que les récentes déclarations du Conseil de transition libyenne (CNT), qui a accusé l'Algérie de soutenir Kadhafi, ne méritent pas qu'on leur accorde de l'importance. “Je n'accorde pas trop d'importance à ces déclarations”, s'est-il contenté de dire à ce sujet. De son côté, M. Frattini a assuré que la solution politique “est la seule alternative urgente pour le règlement de la crise libyenne” et a fait savoir, à l'occasion de cette conférence de presse conjointe, que “la feuille de route de l'UA sera discutée vendredi à Istanbul” à l'occasion de la prochaine réunion du groupe de contact sur la Libye. Le chef de la diplomatie italienne a abordé le rôle de l'Algérie sur les plans régional et international dans la lutte antiterroriste, notamment dans la région du Sahel, c'est un “rôle-clé que joue l'Algérie dans la sécurité au Sahel à travers ses efforts de lutte contre les groupes terroristes dans cette région”, dira M. Frattini. Et d'ajouter : “L'Algérie, qui a été capable de faire face dans un passé tragique contre les organisations terroristes, est maintenant en train de créer et de coordonner une stratégie régionale à laquelle l'Italie participe très volontiers”. Les deux ministres ont évoqué aussi les relations économiques qui lient les deux pays et les efforts entrepris pour passer à une nouvelle coopération hors hydrocarbures. Il est également prévu la signature d'un accord sur la conversion de la dette en projets de développement pour un montant de 10 millions d'euros. L'Italie est le premier client de l'Algérie en Europe avec 6,39 milliards de dollars et le deuxième fournisseur avec 3,89 milliards de dollars pour l'année 2010. Enfin, le chef de le diplomatie italienne plaide pour un sommet Bouteflika-Berlusconi qui devrait avoir lieu au mois d'octobre ou de novembre de l'année en cours. “Nous attendons une réponse à ce sujet et c'est au président Bouteflika de prendre la décision par rapport à la date de ce sommet en octobre ou en novembre”, a-t-il annoncé.