En application des récentes mesures prises par le gouvernement en soutien aux entreprises en difficultés financières conjoncturelles, les banques et établissements financiers viennent d'arrêter un dispositif d'accompagnement. Des dispositions seront mises en œuvre incessamment pour le rééchelonnement de l'endettement des PME de droit algérien et le traitement des agios réservés. Ces entreprises éligibles sont ainsi invitées à se rapprocher de leurs banques domiciliataires pour soumettre une demande de rééchelonnement de leurs dettes qui sera étudiée en fonction d'une critériologie fixée en commun accord par les banques de la place. “Les sociétés, qui ouvrent droit à ce soutien, bénéficieront à la fois d'un allégement de leurs agios réservés et un retraitement de leur endettement par le biais d'un rééchelonnement et la prise en charge par les pouvoirs publics des frais financiers durant une période de différé de 3 ans”, explique Djamel Bessa, président de l'association des banques et établissements financiers (Abef). Il est clair que les dossiers de ces clients sont étudiés au cas par cas. “Chaque entreprise doit présenter un business-plan afin de rassurer sa banque sur sa viabilité et sa pérennité. Il faut que l'entreprise ait un avenir pour être accompagnée”, précise M. Bessa. Cette opération d'assainissement, faut-il le rappeler, a commencé le 1er juillet 2011 et se poursuivra jusqu'au mois d'avril 2012. Mieux, les entreprises et les clients particuliers peuvent avoir accès aux financements d'autant plus que les surliquidités au sein des banques devraient dépasser aujourd'hui la somme de 10 milliards de dollars. “Le fait de disposer d'une telle cagnotte sur le réseau bancaire ne va pas nous obliger à faire abstraction des règles prudentielles. Il y a des règles de fonctionnement universelles : un crédit ne peut être consenti qu'après une analyse du risque dont les résultats sont jugés acceptables par le banquier. Il est préférable de garder 1 milliard de dinars en liquidités que de l'enregistrer en pertes en finançant un projet non viable”, tient à souligner le P-DG de la Cnep-banque au cours de son passage hier à la radio chaîne III. Le montant des crédits accordés par les banques pour le financement de l'économie a atteint les 3 500 milliards de dinars en 2010, soit une évolution de 20%/an. La Cnep-Banque a accordé plus de 120 milliards de dinars de crédits à des taux bonifiés aux promoteurs de programmes de logements durant l'exercice 2010. Ce produit bancaire qui, faut-il le rappeler, n'est plus le fait d'une seule banque, connaît une évolution constante estimée à 20% annuellement. Pendant les 6 derniers mois de l'année 2010, la Cnep a octroyé aux particuliers, selon Djamel Bessa, 7 000 crédits logements à des taux bonifiés de 1% et de 3% avec un engagement de 14 milliards de dinars. L'engouement se confirme pendant les 7 mois de l'année 2011. Il indique, toutefois, que le prix plafond de l'appartement à financer ne doit pas excéder les 15 millions de dinars. Interrogé sur le projet des 65 000 logements sur lequel s'est engagée la Cnep, M. Bessa a indiqué que 35 000 unités sont à des différentes phases de réalisation. “Après vérification des listes des attributaires sur les divers fichiers, nous procéderont prochainement à la distribution dans les wilayas de Bouira, Oran, Constantine et Sétif”, a promis le P-DG de cette banque. Par ailleurs, le président de l'Abef souhaite une généralisation autant par les entreprises que par les particuliers, des nouveaux modes de paiement électronique. Celui-ci n'est pas assez développé en Algérie.