RESUME : Habiba ne parvient pas à trouver le sommeil. Sa mère est vieille. Elle sait que le crochet ne pourra pas la faire vivre. Sa mère la prie d'accepter. Mais Habiba craint d'être humiliée. Elle ne veut pas que cela recommence… -Mais tu n'as pas tué ou volé, dit Aïcha, à sa fille. Tout ce qui est arrivé, t'a dépassée. Cesse de culpabiliser ! Tu n'y es pour rien. - Peut-être ? Mais s'ils apprennent par une tiers personne le malheur qui marque notre passé ? insiste Habiba. Si cela devait se répéter un jour, je ne pense pas pouvoir tenir le coup ! - Il faut tenter ta chance ! Ne me déçois pas… - Ne t'inquiète pas, je ne refuserai pas. Aïcha soupire de soulagement. Elle a réussi à la convaincre d'accepter. Ainsi, elle pourra partir tranquille. Depuis quelque temps, elle sent la mort rôder autour d'elle. Habiba ne veut pas la croire mais elle la sent toute proche. Elle ne veut pas partir avant que sa fille ait fondé foyer. Dès le lendemain, elle se rend chez son cousin qui vit dans la ferme à une demi-heure de marche de chez elle. Dès qu'il la voie, il devine qu'elle a une réponse, à sa proposition. Sa femme Souad prépare du café et les sert dans la cour. Ils se sont installés à l'ombre d'un olivier. - Comment vas-tu, fille de mon oncle ? demande-t-elle à Souad. - Cet olivier veut avoir raison de mon dos, répond-elle. Je balaie ce coin, deux fois par jour. Le vent joue avec les feuilles mortes, les emportant d'un coin à un autre, de la cour. Je regrette qu'on ne l'ait pas coupé ! - Personne n'y touchera ! crie Bachir. Cet olivier, c'était mon père, Allah yarhmou, qui l'avait planté ! - Tu tiendrais un autre langage si c'était toi qui balayais la cour ! rétorque sa femme. - Allez, va… Laisse-nous ! On a à discuter sérieux. Aïcha attend qu'elle soit retournée à la cuisine pour le mettre au courant. - Elle a fini par accepter, dit-elle. Quand penses-tu qu'ils viendront ? Bachir a un mou, prenant son temps, pour répondre. En fait, il se demande quelle sera la réaction de sa cousine quand il lui dira ce qu'il attend en échange de ce mariage arrangé par ses soins. - Dès que je leur dirai… Tu as prévenu ta fille qu'il est veuf et qu'il a deux enfants, assez grands pour se débrouiller seuls ? - Les enfants ne sont pas un problème ! Pourvu qu'elle s'entende avec eux et leur père, soupire Aïcha. Penses-tu qu'ils fêteront rapidement le mariage ? - Oui, je le pense ! Il ne voudra pas perdre de temps… Aïcha devine à son regard qu'il veut ajouter quelque chose. Peut-être veut-il demander une faveur en échange de ce parti en or ? Il doit avoir une idée en tête. Il savait combien elle tenait à caser sa fille. - Ma cousine, j'aurais voulu louer les terres qui entourent la ferme mais puisque tu n'as personne à qui les laisser en héritage, j'aimerais que tu me les vendes à un bon prix ! Cela nous arrangerait tous deux. Qu'en dis-tu ? La pauvre femme ne peut qu'accepter. Elle sait qu'en refusant, elle mettrait le mariage de sa fille, en jeu. Ses terres ne pourront pas faire son bonheur. Dès que Habiba sera mariée, elle ira voir un notaire. Pas avant… (À suivre) A. K.