RESUME : Aïcha rentre essoufflée. Elle est porteuse d'une bonne nouvelle. Une demande en mariage pour sa fille, veuve très jeune. Habiba n'y pense plus. Son père a tout gâché. Sa vie en particulier Douze années avaient passé depuis. La vie avait cessé pour la jeune femme depuis. Dès son veuvage et après la mort de son père, elle avait quitté sa belle famille qui lui en voulait à mort, la prenant pour leur porte malheur. Elle en avait subi des humiliations depuis le drame qui avait bouleversé sa vie. Sa mère avait eu une crise cardiaque et pendant quelques semaines, elle avait perdu l'usage de son bras et du langage. En apprenant la nouvelle, Habiba était retournée vivre auprès d'elle. Elle s'était occupée d'elle comme il le fallait. Si bien qu'elle avait fini par se remettre de sa crise cardiaque. Depuis, elles ne s'étaient plus quittées. Uniquement enfant née tardivement, Habiba n'avait jamais connu sa mère jeune. Sa mère l'avait eu à cinquante deux ans. Aujourd'hui, elle avait plus de quatre-vingts ans. Si Dieu le veut, elle deviendra centenaire. La jeune femme le souhaite de tout cœur. Ainsi, elle n'aura pas à penser à son avenir, à ce qui adviendra après le départ de sa mère. Elle sait qu'elle n'aura plus personne sur qui s'appuyer et aussi plus d'argent. Sa mère perçoit une pension. Une entrée d'argent qui partira avec elle. Habiba ne travaille pas. Elle aide les voisines, à rouler le couscous et fait de la fine broderie pour passer le temps. Il lui arrive souvent d'en vendre mais ce passe temps ne pourra pas la nourrir. La jeune femme voudrait ne pas penser à demain et cesser de se torturer le cœur. Tout aurait été différent si elle avait eu un peu de chances. Si son mari Saïd n'était pas mort. Auprès de lui, elle avait été si heureuse. Pourquoi était-ce arrivé ? Habiba soupire et se tourne pour la énième fois, dans son lit. Depuis qu'elle a eu cette discussion, avec sa mère, elle ne parvient pas à se débarrasser de ses sombres pensées. Au point d'en perdre le sommeil… Elle dérange sa mère qui partage la même chambre qu'elle. - Qu'est-ce qui te tracasse Habiba ?lui demande-t-elle en l'entendant se lever. - Beaucoup de choses, répond celle-ci tout en s'asseyant. La discussion qu'on a eue m'a troublée… Comme elles sont dans l'obscurité, sa mère lui demande d'allumer la lampe de chevet. Habiba aurait voulu rester dans l'obscurité. Le fait de voir sa mère et de discuter avec elle, la force à voir la réalité des choses crûment. Ce ne serait pas la première fois qu'elles parleraient des problèmes de fond mais sans savoir pourquoi, Habiba ne se sent pas bien depuis l'instant même où sa mère lui a parlé de mariage. Elle a le pressentiment que cette fois, elle ne pourra pas y échapper. Si sa mère sent sa fin, toute proche, il lui faudra trouver une solution, à sa situation. - Habiba, tu sais que je t'aime et combien ta présence m'est précieuse… Seulement, je n'en ai plus pour longtemps. Je voudrais tant que tu m'écoutes. Je ne veux que ton bien en te disant qu'accepter…Cette famille ne connaît rien de notre passé. Ils ne respecteront autant qu'ils t'aimeront pour ce que tu es ! - Et si un jour, ils apprennent ? souffle la jeune femme. Je ne veux plus être montrée du doigt ! Je ne veux pas que cela recommence… (À suivre) A. K.