Au moment où des actions de solidarité sont menées de partout en faveur des femmes victimes des errances de la société pour mettre fin aux injustices qu'elles subissent, le cas de Ibrir Torkia, une mère célibataire handicapée et sa fillette Yasmine, âgée de quatre ans, est loin de connaître une issue favorable, et mérite une attention de la part des autorités locales. Elle garde tout de même l'espoir de pouvoir bénéficier d'un logement décent. Sourde-muette, Torkia, originaire de Hammam Bou-Hadjar dans la wilaya de Aïn Témouchent et sa fillette sont prises en charge par Mme Yasmine Saci, leur assistante sociale et partagent donc le même logement, un F3 depuis 2007, c'est-à-dire depuis qu'elle est devenue mère célibataire. “En ma qualité d'assistante sociale je n'ai pas voulu les abandonner dans la rue qui ne pardonne pas. D'autant plus que Torkia est sourde-muette et peut constituer une proie facile aux délinquants. C'est pourquoi j'ai décidé de partager mon logement avec elle”, nous confie Mme Yasmine. Cependant, celle-ci s'occupe aussi de sa mère victime d'un accident vasculaire cérébral alors que la fillette qui a grandi dans cet environnement est devenue une charge supplémentaire. “Je ne peux subvenir à ses besoins mais il est impossible de l'abandonner.” Un dilemme qui hante l'esprit de notre interlocutrice qui se bat auprès des autorités locales pour permettre à cette petite famille de bénéficier d'un toit. Le passage de la cellule de proximité auprès de la DAS de Aïn Témouchent, dans le cadre de l'enquête menée pour la distribution des 80 logements sociaux a laissé entrevoir une lueur d'espoir chez cette mère, mais en vain. Torkia a vécu une enfance bouleversée. Ne pouvant s'occuper d'elle, sa vieille mère handicapée physique la confia juste après le décès de son mari à une dame qui l'a adoptée. La suite tout le monde peut l'imaginer. Le vœu de la petite Yasmine, celui d'espérer un jour avoir sa chambre et un milieu convenable pour son épanouissement comme tous les enfants nés de parents légitimes, sera-t-il exaucé ? C'est un appel du cœur adressé au wali. C'est ce que nous avons pu lire à travers les larmes de sa mère.