L'Algérie, à l'instar de tous les pays musulmans, s'apprête à accueillir le mois de Ramadhan. Mais à quelques jours de ce mois sacré, les ménages appréhendent une flambée des prix de produits de large consommation. Pour parer à ce phénomène récurrent au cours du mois sacré, un dispositif a été mis en place par les pouvoirs publics pour rendre disponibles les produits agricoles et ceux de large consommation. Les produits de large consommation seront disponibles durant le mois de Ramadhan prochain et le marché sera bien approvisionné, tente de rassurer le ministère du Commerce qui indique que toutes les données recueillies auprès du ministère de l'Agriculture affirment que les produits agricoles frais et les viandes seront disponibles. Cette année, le problème de pénurie ne va pas se poser car le mois de Ramadhan est attendu au début du mois d'août. Une période qui coïncide avec la culture des fruits et légumes de saison. Pour ce qui est des viandes, les opérateurs publics et privés importent et stockent d'importantes quantités de viandes (rouge et blanche) pour répondre aux besoins du marché. Le fait nouveau cette année est l'introduction des stockages et des congélations à partir de la production nationale, que ce soit pour la viande rouge ou pour la blanche. Quant aux autres produits alimentaires tels que le sucre, l'huile, le lait et les légumes secs, ils seront également disponibles sur les marchés puisque le ministère estime que les programmes d'approvisionnement du marché qui lui ont été transmis par les principaux importateurs de ces produits sont bons et permettront d'approvisionner le marché en produits alimentaires. C'est le défi qu'ont tenté de relever tous les ministres qui se sont succédé à la tête du département du Commerce. C'est aussi le vœu de tous les Algériens qui en ont assez de se faire saigner à longueur d'année et particulièrement durant le mois du Ramadhan. C'est pour cela que le ministère du Commerce a décidé d'intensifier les opérations de contrôle sur les prix de produits de première nécessité. Cela passera par la mise en place des équipes chargées de faire face à la spéculation et en élaborant des rapports tous les dix jours sur la situation du marché afin de prendre de mesures nécessaires pour établir les prix. Le système de contrôle mis en place vise à suivre les prix de huit produits alimentaire de large consommation. Il s'agit principalement de la semoule (extra et normale), du lait pasteurisé, du sucre ainsi que de l'huile. Cette option a pour but également de renforcer l'effectif des agents de contrôle qui entameront leur tâche à la fin de ce mois et de veiller aussi à ce que les prix de tout produit soient affichés par les commerçants. En effet, le ministère du Commerce a donné une instruction aux services concernés selon laquelle les agents de contrôle qui sont partis en congé devaient reprendre leurs places le 24 de ce mois de juillet, et ce, jusqu'au 1er jour de l'Aïd El-Fitr. Le département de Mustapha Benbada a ainsi conçu des flashs publicitaires, qui seront diffusés en ce mois de Ramadhan. Ceux-ci serviront surtout, de l'avis du ministère, de campagne de mobilisation, visant le consommateur pour le rendre plus rationnel dans ses achats et lui éviter ainsi de tomber dans des pratiques de spéculation. Mais reste à savoir si toutes ces mesures et cette armada composée de milliers de contrôleurs qui seront lancés aux trousses des spéculateurs de tout poil viendra-t-elle à bout de cette mafia qui tire les ficelles sans avoir jamais été inquiétée? La tâche n'est pas aisée. Les expériences passées ont prouvé le contraire. En dépit des mesures prises, chaque année, par le gouvernement algérien visant la régulation du marché, le problème de la flambée des prix et des pratiques commerciales illégales persiste. Une question s'impose : à quand l'élaboration d'une véritable politique nationale d'organisation du marché ? Un marché commercial caractérisé par des insuffisances, notamment commerciales. D'ailleurs, le ministre du Commerce a reconnu, lors de la tenue des premières Assises du commerce, que “l'Algérie accusait un grand retard dans le domaine de l'investissement dans les infrastructures commerciales”. Pour remédier radicalement à ces insuffisances, des efforts s'inscrivant dans la durée doivent être menés. Ces efforts doivent dépasser les solutions conjoncturelles et les palliatifs de circonstance.