A quelques jours du mois sacré de Ramadhan, tout porte à croire que cette période de jeûne, qui coïncidera cette année avec les vacances (probablement le 11 août), sera mieux organisée que les précédentes. A en croire les déclarations des hauts responsables de l'Etat, faites ça et là, sur la mise en place d'un dispositif spécial pour maîtriser les prix des produits alimentaires de large consommation, la flambée des prix ne serait qu'un lointain souvenir. La parade trouvée par les pouvoirs publics pour endiguer le phénomène de spéculation, éternel problème des ménages, est d'inonder le marché en produits les plus demandés durant cette période. Les viandes rouges ou blanches, inaccessibles pour une large partie de la population, occupent la tête du peloton des produits concernés par le dopage de l'offre. En effet, un programme d'importation de viandes rouges fraîches et congelées avait été décidé par un conseil interministériel pour que les consommateurs se permettent de payer moins cher la viande ovine ou bovine, qui garnira les tables durant le mois sacré. Il est prévu, en effet, l'importation de 5.000 tonnes de viandes congelées ovines et bovines ainsi que 10.000 tonnes de viande ovine fraîche. Ces opérations sont censés contrecarrer la spéculation qui n'est pas un phénomène nouveau sur le marché et faire en sorte que les prix de ces produits, soient à la portée de toute la population. D'ailleurs, une commission interministérielle composée de représentants des ministères du Commerce et de l'Agriculture avait été installée. Elle prendra en charge la régulation et la coordination de l'approvisionnement du marché en produits de large consommation, durant le prochain mois sacré. Concernant les viandes blanches, des stocks sont constitués, à partir de la production locales, par la SGP Proda dans le cadre de ces mesures. Le président du directoire de l'Onab avait, d'ailleurs, annoncé au courant de cette semaine la mise sur le marché de 4 000 tonnes de poulets congelés prêts à la consommation à un prix concurrentiel durant le mois de Ramadhan. De son côté, l'Office interprofessionnel du lait (Onil) va apporter sa contribution quant à la disponibilité des produits laitiers et dérivés durant le Ramadhan en disposant de stocks supplémentaires de 30.000 tonnes de poudre de lait. L'OAIC sera quant à lui chargé d'importer des légumes secs et de réguler les prix. Ainsi, les pouvoirs publics ont mis le paquet pour faire chuter les prix des produits de large consommation. Reste à savoir si ces mêmes mesures auront l'effet escompté, à savoir : stabiliser l'offre des produits à large consommation pour pallier la spéculation qui fait flamber les prix et met à rude épreuve le pouvoir d'achat d'une grande partie des ménages. Mais à la veille du Ramadhan, tous les indices portent sur le même constat des années précédentes : la mercuriale affiche des prix inaccessibles pour la classe moyenne, en dépit des effets d'annonce du gouvernement qui tente de rassurer sur la maîtrise du marché. L'on s'interroge, ainsi, sur les résultats de ces mesures, non seulement parce que la mercuriale des produits de large consommation flambe déjà, mais aussi parce que le gouvernement a adopté les mêmes mesures durant les deux années précédentes et les résultats laissent à désirer. A rappeler, sur un autre registre, que l'Etat va consacrer près de 4 milliards d'aides aux nécessiteux pendant le mois de Ramadhan. Le couffin de Ramadhan va laisser sa place à la remise d'un chèque qui interviendra la veille du mois sacré. Sa valeur est de 3000 DA outre une bonification de 500 DA par enfant à charge ou d'un ayant droit.