résumé : Mohand continue son récit, et apprend bien des choses à Belkacem. Ghenima après avoir erré toute une journée dans la forêt et risqué sa vie, était revenue au village le retrouver pour lui demander de la cacher jusqu'à ce que les choses se tassent. Mohand ne pouvait refuser de l'aider. 89eme partie Mohand soutint le regard de Belkacem avant de répondre : - Je n'en sais rien. J'ai consenti à héberger Ghenima, afin de lui éviter de s'enfuir une seconde fois. On ne ressort pas indemne de la forêt à tous les coups, tu le sais bien. Mais pour être franc, juste après l'enterrement de ma mère, je ne savais plus quoi faire. Je voulais discuter avec Ghenima, j'ai attendu alors la tombée de la nuit pour me hasarder à redescendre jusqu'à la grange pour lui ramener à manger, et ensuite tu es arrivé. - Où est-elle, où se cache-t-elle donc ma sœur ? s'écrie Belkacem en se relevant. Une petite silhouette sortit de l'arrière de la grange, et Belkacem fut frappé par les traits tirés, et les yeux cernés de sa jeune sœur. Elle se jette dans ses bras en sanglotant : - Pardonne-moi mon frère, pardonne-moi, je ne voulais pas vous déshonorer, mais je n'avais pas le choix. Puis sans laisser le temps à son frère de reagir, elle s'éloigne de deux pas, et lui tendit son cou : - Tu peux m'égorger Belkacem, tu peux laver l'affront, et montrer au village que l'honneur de la famillet et sain et sauf. Tu me délivreras alors d'un grand cauchemar, je ne serais pas l'épouse de ce charognard. Belkacem l'attire contre lui et se met à lui caresser les cheveux. Il la sentit tremblante, et si chétive dans ses bras. Des larmes lui vinrent aux yeux : - Cesse donc de te tourmenter, petite sœur. Certes tu as fauté en quittant la maison. Ta fugue n'est pas passée inaperçue dans la famille. Mais personne au village, hormis Mohand, n'est au courant. Tu veux donc que je donne l'alerte alors que je te retrouve au moment où je perdais l'espoir de te revoir. - Mais je ne veux pas rentrer à la maison, Belkacem. Je ne veux pas rentrer et affronter la colère de mon père et de Mokrane. Belkacem ébauche un sourire triste : - Mokrane s'est refugié dans le vin, il n'est même pas au courant de ta fuite, mais, je vais arranger çà auprès de père et des autres. Je dirais que je t'ai retrouvée au bord de la route errant comme une âme en peine. Tu voulais mettre fin à tes jours, mais tu n'en avais pas eu le courage, et lorsque tu m'a vu, tu n'as pas hésité à me suivre. Ghenima écarquille ses yeux. Elle n'en croyait pas encore ses oreilles : - Tu feras çà Belkacem ? Tu feras çà ? Tu me trouve à l'intérieur d'une grange avec un homme, et tu vas inventer toute une histoire pour me protéger ? Tu ne te sens pas un peu frustré ? - Pas du tout, tu as eu la chance d'avoir été hébergée par Mohand, sinon, qu'aurais-tu pu faire d'autre ? T'aventurer en dehors du village, comme tu as déjà tenté de le faire, et te faire attaquer par des animaux sauvages ? Non, Ghenima ma sœur, je suis si heureux de t'avoir retrouvée, que rien ne pourra m'affecter. Tu as fugué, et tu as transgressé les mœurs, mais tout compte fait, qui est le fautif derrière tout çà ? Hein ? - Aïssa… - Non, dis plutôt notre père.Tu as été le bouc émissaire d'une situation biscornue, voilà tout. Mais je crois que je pourrais retirer cette épine de ton pied. Allez viens, rentrons chez nous, nous sommes trop fatigués tous les deux pour nous attarder davantage. (À suivre) Y. H.