La Syrie, sous la pression de la communauté internationale, a annoncé samedi des élections législatives “libres et transparentes” avant la fin de l'année. Auparavant, Bachar al-Assad avait annoncé l'établissement du multipartisme. Des effets d'annonce pour les insurgés qui nont pas baissé les bras malgré la terrible répression. Washington et Bruxelles envisagent de nouvelles mesures et le voisin turc se dit à bout de patience face à la répression. Les pays du Golfe sont sortis de leur torpeur pour sauver l'honneur des arabes officiels et la Russie, le grand ami prend également ses distances. Pour autant, les chars de l'armée syrienne poursuivent la chasse des populations. Après le génocide de Hama, dans leur ligne de mire la ville de Dir Ezzor. Le chaud et le froid, la politique des fascistes en perte de vitesse : les moukhabarate syriennes ont par ailleurs arrêté l'un des opposants les plus en vue à Damas, ainsi que ses deux fils. Samedi, les monarchies du Golfe arabo-persique ont, à leur tour, exhorté Damas à mettre fin à “l'effusion de sang”. Une première depuis le début du mouvement de contestation lancé en Syrie le 15 mars 2011. Elles emboîtent ainsi le pas aux Etats-Unis et à l'Union européenne, accentuant la pression diplomatique sur le régime syrien qui vient d'annoncer l'organisation d'élections “libres et transparentes” avant la fin de l'année 2011. Ce n'est qu'une condamnation solennelle de l'usage excessif de la violence et un appel collectif à entreprendre de véritables réformes qu'à lancés à Damas le Conseil de coopération du Golfe, dont les troupes ont été envoyées à Bahreïn en mars dernier pour réprimer la contestation qui menaçait la dynastie sunnite des al-Khalifa, mais elle lave un peu la démission des régimes arabes dont le silence est interprété par Bachar al-Assad comme un consentement. Le CCG implore le tyran de Damas à des réformes dans l'espoir de voir leur voisin échapper à la révolution comme en égypte où le procès de Moubarak va encore ébranler le jeu d'équilibre sur lequel les monarchies du Golfe avaient fondé leur tranquillité. Mais si les monarchies du Golfe donnent à leur tour de la voix, c'est parce que Bachar el-Assad ne fait plus l'affaire de Washington qui avait fait savoir vendredi qu'en plus du soutien des Européens, celui des pays arabes était nécessaire pour faire pression sur le régime syrien. Le pas supplémentaire à l'isolement de Damas a été franchi par le Conseil de sécurité de l'ONU qui a adopté une déclaration qui “condamne les violations généralisées des droits de l'homme et l'usage de la force contre les civils par les autorités syriennes”. Ce n'est pas une résolution plus contraignante, mais une déclaration. Elle a été rendue possible par le vote de Moscou : une première. La Russie est un allié historique du régime de Bachar al-Assad. Le changement de ton est perceptible à Moscou qui condamne la répression de civils de la part des autorités syriennes. Par contre, la diplomatie russe le répète encore et toujours : hors de question pour la Russie de soutenir un texte qui évoquerait des sanctions contre Damas. Sur ce point, la Russie est très claire et mettrait immédiatement son veto si les Nations unies devaient prendre cette direction. Du moins pour le moment.