El-Falta, pièce théâtrale de la coopérative artistique théâtrale Souad Sebky, écrite par Hadj Amar Badi et mise en scène par Amar Maârouf, a été présentée dans la soirée de samedi au Théâtre régional de Batna, et a réussi à embarquer le public durant plus d'une heure et demie dans le rire et le plaisir, comme elle a plaidé haut et fort pour la réinsertion sociale des marginaux. Une véritable comédie de caractères et de mœurs, très bien interprétée par les comédiens Benhalilou Djaâfer, Abdelmoumène Yasmina, Ikarioune Abderahmane, Meddah Ahmed et Laoudi Mohamed. La pièce de prime abord nous emmène dans les bas-fonds de notre société et nous peint avec beaucoup plus de réalisme un espace de marginaux. La pièce est constituée de quatre tableaux: le premier tableau, celui de la rue consacré à l'exposition des personnes et à l'intrigue ; le deuxième celui de la scène du tribunal où les incarcérés sont jugés hâtivement et les peines d'emprisonnement sont distribuées selon l'humeur du juge ; le troisième celui du centre de rééducation ; et le quatrième et dernier est celui de la rue de nouveau. Lors de ce tableau, les marginaux reconnaissent El Falta (leur faute) et plaident pour la réinsertion sociale. Le spectacle El-Falta nous propose un miroir sans complaisance de notre société. Brut et exigeant, ce spectacle tente d'interroger la question des marginaux sociaux et leur réintégration sociale. La mise en scène donne à voir sans parti pris. Elle vise à mettre en évidence les problèmes des jeunes marginalisés qui s'adonnent au vol, à la drogue, à la violence et d'autres vices sociaux. “El-Falta n'est qu'un constat de la vie routinière de cette catégorie sociale qui ne s'adonne qu'aux vices sociaux, pour se retrouver, en fin de parcours, enfermés dans des centres de rééducation”, comme écrit le metteur en scène sur le prospectus. La pièce El-Falta certes, fait rire, mais dénonce le ridicule d'une société en contradiction ; elle critique les défauts des hommes et plaide pour la réinsertion sociale des usagers de la drogue, de vices. Une réalité sans jugement ni morale. Pour dénoncer le fléau de la drogue et des maux de la société. La pièce est une assez bonne reconstitution de quelques lambeaux de la réalité. Elle renferme de nombreuses attaques contre les responsables et les interpellent à assumer leurs responsabilités en matière de prise en charge des jeunes. Les spectateurs de cette soirée ont retrouvé dans cette pièce un reflet de notre époque et des problèmes qu'ils vivent au quotidien tels que le chômage, la drogue et d'autres maux de la société. El Falta a intelligemment sondé les profondeurs de l'âme du public dans chaque scène et l'a invité à s'adonner à une profonde méditation. La société qu'elle a peinte est sordide, notre épouvante vient de ce que cette peinture est exacte. Nous voyons ces gens, ce sont eux que nous rencontrons dans la rue, dans les bus, dans notre quotidien... En outre, l'autre atout du spectacle, c'est la précision du jeu et les déplacements sur la scène.