résumé : Ghenima sort de sa cachette et se jette au cou de son frère. Elle lui demande de l'égorger pour laver l'affront. Mais Belkacem est trop heureux de l'avoir retrouvée saine et sauve pour penser à une telle chose. Il demande plutôt à sa sœur de rentrer, et lui promet de trouver une issue plausible à toute cette affaire. 90eme partie Mohand s'interpose entre eux : - Vous pouvez passer la nuit ici si vous voulez. Belkacem revint vers lui, et le prend par les épaules : - Merci mon frère, merci du fond du cœur, tu as déjà beaucoup fait pour nous tous. Je te dois une fière chandelle, je ne sais pas comment te remercier…. Mohand toussote et lance un regard à Ghenima, qui rougit et baisse les yeux. Belkacem se met à rire franchement : - C'est Ghenima que tu veux hein ? Petit coquin, tu ne rates pas l'occasion cette fois. Mohand se hasarde : - J'aimerais tant pouvoir faire quelque chose pour empêcher son mariage avec Aïssa et…. - Et assurer son avenir avec toi, l'interrompt Belkacem en lui faisant un clin d'œil. Je m'en occuperais Mohand. Crois moi, je m'en occuperais et sérieusement. - Heu, j'aimerais juste te dire que dans les circonstances actuelles, je ne pourrais faire ma proposition qu'après la fin du deuil de ma pauvre mère. Mais je pense que mon père pourra prendre en charge cette affaire dans les meilleurs délais. Seulement, tu ne m'as pas dit comment tu vas procéder pour empêcher le mariage de Ghenima avec Aïssa. Elle est déjà mariée Belkacem tu le sais bien. Belkacem secoue la tête : - Ne t'en fais donc pas Mohand. Aïssa finira pas se plier, sinon je lui tordrais le cou de mes deux mains. Il a assez enterré de femmes ainsi. C'est à son tour maintenant de l'être. Je débarrasserais le village de cette vermine. Mohand sourit : - Je ne pense pas que tu iras jusque-là tout de même Belkacem. - Tu te trompes mon cher. Pour ma sœur, j'irais jusqu'au bout de l'enfer. Aïssa ne l'aura pas. Personne ne veut de lui, ni dans la famille, ni au village. S'il n'est pas content, il n'a qu'à s'exiler ailleurs. Les deux jeunes gens s'embrassèrent longuement, et Ghenima versa des larmes de soulagement, bien qu'elle craignait encore la réaction de son père, et du reste de la famille. Mais tout se passa dans le meilleur des mondes. Aïssa avait eu écho de la fugue de Ghenima. Belkacem avait fait en sorte de monter un scénarion afin que ce “renard” se sente humilié et lâche prise. Ce qui fut réellement fait. On alla raconter à Aïssa que Ghenima n'était pas aussi saine d'esprit qu'elle le paraissait, et qu'elle sortait dès la tombée de la nuit pour errer à travers les champs. Elle était habitée par un démon, qui ne lui permettra pas de prendre homme de sitôt, et qui ruinera la vie de tous ceux qui oseraient l'approcher. Quelqu'un jura même l'avoir vue descendre le sentier qui mène à Tala en plein milieu de la nuit, l'autre lui assura qu'il l'avait vue errer, les vêtements en lambeaux en pleine forêt. Vrais ou pas, ces propos ne tombèrent pas dans l'oreille d'un sourd. Superstitieux comme il l'était, Aïssa vint lui-même demander à Da Kaci de résilier le mariage. Ce dernier trop heureux pour refuser, s'empressa d'annoncer la nouvelle au comité de la djemaâ, et chose promise, chose faite : Aïssa prononça trois fois la formule “Tu es divorcée” devant toute l'assemblée, et tout le village apprit que Ghenima n'allait pas épouser Aïssa. (À suivre) Y. H.