Comme chaque année, durant le mois de Ramadhan, les Laghouatis se retrouvent entre prière des tarawih et morosité, encore plus cette année avec la saison des grandes chaleurs. En effet, après la prière des tarawih qui finit généralement vers 22h30, une majorité de jeunes, ne trouvant aucun espace de loisir, n'ont d'autre choix que d'envahir les quelque cafés et cybercafés du centre ville. D'autres cherchent à installer des barbecues de fortune à même les trottoirs très mal éclairés et qui seront occupés dans la journée par les marchands du commerce informel. Quand aux enfants, ceux-ci circulent en bandes, feront les petits badauds, cherchant désespérément le moindre passe-temps à leur portée. Dans la journée, ces mêmes enfants, pour se rafraîchir s'offriront une petite baignade dans les rares jets d'eau fonctionnels de la ville. Ils ont appris par ailleurs ces jours-ci que l'ouverture du manège du jardin botanique n'arrive pas à voir le jour, et c'est pourquoi ils hésitent à y aller. Ceci est compréhensible, car pour une ville de près de 300000 habitants aucun parc d'attraction n'existait à ce jour. Rappelons que le seul parc d'attraction de Mrigha à l'entrée de Laghouat qui avait fonctionné un moment durant les années 1980 se retrouve à l'abandon pour des raisons financières et actuellement en état d'épave. Une seule piscine existe au chef-lieu de wilaya alors que durant les années 1960, Laghouat en comptait 4. Les adultes et ceux particulièrement d'un certain âge quant à eux affichent plutôt un sentiment de désolation quand ils cherchent à comparer le Ramadhan d'antan avec celui d'aujourd'hui. Ils ne s'y retrouvent plus à cause d'un exode rural inquiétant et également de la nuisance sonore provoquée par les nombreuses motos roulant à grande vitesse et ne respectant nullement le code de la route ni les passants avec en plus des trottoirs délabrés, un manque d'hygiène flagrant du fait que le ramassage des poubelles se fait à la tête du client. Finalement, chacun fait ce qu'il veut, les commerçants fixent leurs prix à leur guise, les produits périssables sont exposés en plein soleil, décidément tout est permis durant le Ramadhan. Les jours se suivent et se ressemblent à Laghouat durant ce mois sacré de piété et de la rahma.