Les réserves en eau de l'Algérie lui permettent de faire face à au moins deux années de sécheresse, a souligné, jeudi, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, lors d'une émission de la Télévision nationale. “Le gouvernement a adopté une nouvelle stratégie pour assurer l'alimentation en eau potable (AEP) de toutes les régions du pays en période de sécheresse et éviter toute crise en la matière à travers la réalisation de grands barrages qui s'apparentent à des réservoirs régionaux”, a indiqué M. Sellal, citant le barrage de Béni Haroun à l'Est, le barrage de Koudiat-Acerdoune au Centre et celui de Gargar à l'Ouest. Le ministre affirme que le niveau actuel des réserves en eau n'a pas été atteint en Algérie depuis plus de vingt ans, grâce notamment à l'amélioration notable des moyens nationaux de stockage (barrages et transferts). Outre l'amélioration de la gestion et l'économie de l'eau, l'Algérie devra relever, dans les prochaines années, le défi de l'alimentation régulière en eau et la couverture des régions les plus recluses. Le ministre a, par ailleurs, tenu à réaffirmer que la tarification de l'eau ne fera l'objet d'aucune révision. S'agissant des fuites d'eau, M. Sellal a précisé que l'Algérie a réussi, ces dix dernières années, à ramener ce taux de 40% à 17%, permettant ainsi d'améliorer les capacités nationales de stockage. Concernant le transfert de l'eau d'In Salah vers Tamanrasset, le ministre a précisé que 80 à 85% de la population de la ville de Tamanrasset est alimentée quotidiennement et régulièrement en eau quatre mois après l'inauguration de ce projet, ajoutant que le reste des cités sera raccordé de façon progressive en fonction de l'évolution des travaux de renouvellement des réseaux de distribution. L'ensemble des villages et agglomérations situés sur la ligne In Salah-Tamanrasset, comme Aïn M'guel et Abalssa, sera raccordé également à ce grand complexe. Pour ce qui est du programme du gouvernement portant création de treize stations de dessalement de l'eau de mer, M. Sellal a annoncé la réception de six stations à ce jour, indiquant qu'elles n'ont rien coûté à l'Algérie car ayant été réalisées dans le cadre de l'investissement étranger direct. “La partie algérienne s'étant engagée à acheter les quantités d'eau traitées”, a-t-il ajouté. Pour le barrage de Béni Haroun, il a affirmé que l'affaire a été tranchée au niveau de la justice, reconnaissant “l'existence de lacunes dans la gestion du secteur depuis plusieurs années”. Au volet des eaux minérales, M. Sellal a annoncé la suspension de l'octroi de permis d'exploitation de ces eaux après attribution de plus de quarante permis, et ce, en vue de procéder à la révision du cadre juridique et à la réorganisation du marché. Par ailleurs, il a relevé le retour des sociétés nationales quant à la contribution à l'exécution de différents projets relatifs à la construction de nouveaux barrages. Il s'agit notamment de Cosider, chargée de réaliser cinq barrages, et Hydro technique avec deux projets. Pour rappel, le ministre des Ressources en eau a été auditionné le 9 août dernier. Il a indiqué que le taux de raccordement des ménages aux réseaux d'alimentation en eau potable est actuellement de 94%. La dotation quotidienne en eau potable par habitant est passée à 170 litres distribués dans plus de 73% de chefs-lieux de commune.