En réponse aux appels la veille de Barack Obama, du roi saoudien Abdallah et de David Cameron pour mettre fin au bain de sang, le président syrien a déployé hier même des navires de guerre au large de Lattaquié, et des chars dans la ville, tuant plus d'une dizaine d'habitants. Que faudra-t-il que la communauté internationale fasse pour que Bachar al-Assad mette fin au massacre de son peuple ? La question mérite d'être posée car le président syrien n'écoute personne en dépit de la multiplication des appels pour que cesse la violence en Syrie. Hier, il a persisté dans sa logique meurtrière en faisant participer des navires de guerre à une attaque contre la ville côtière syrienne de Lattaquié qui a fait au moins dix morts et 25 blessés, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon l'organisation, des navires de guerre et des chars tiraient sur le quartier d'al-Raml al-Jounoubi à Lattaquié, théâtre ces derniers jours de manifestations massives réclamant la chute du régime syrien, confronté depuis près de cinq mois à un mouvement de contestation inédit. La veille, une vingtaine de blindés s'étaient regroupés à al-Raml al-Jounoubi, et les habitants, redoutant une offensive, avaient fui en nombre. Dans les faubourgs de la capitale comme à Lattaquié, les habitants étaient toujours coupés du monde hier, l'armée recourant de plus en plus fréquemment à des coupures des communications téléphoniques et de l'internet. Cette recrudescence de la répression intervient au lendemain des nouveaux appels internationaux pour qu'il soit mis un terme au bain de sang en Syrie. Ainsi, le président Barack Obama a à nouveau évoqué sa préoccupation samedi, s'entretenant au téléphone avec deux de ses alliés, le roi Abdallah d'Arabie Saoudite et le Premier ministre britannique David Cameron. Les trois dirigeants ont exigé un arrêt “immédiat” des violences. Obama et le roi Abdallah “sont tombés d'accord sur le fait que la brutale campagne de violences du régime syrien contre son peuple devait cesser immédiatement”, a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué. Obama et Cameron ont appelé à “mettre fin immédiatement au bain de sang” en Syrie, soulignant “la nécessité de répondre à l'exigence légitime de transition démocratique exprimée par le peuple syrien”, selon un autre communiqué. De son côté, le Canada a gelé les actifs de quatre nouveaux dignitaires du régime, dont un oncle de Bachar al-Assad et le chef de la sécurité militaire de Hama (centre), où une offensive de l'armée début août avait fait plus d'une centaine de morts. Ceci étant, le Conseil de sécurité de l'ONU doit tenir jeudi une réunion spéciale qui sera consacrée aux droits de l'homme et à l'urgence humanitaire en Syrie. Par ailleurs, six ONG de défense des droits de l'homme ont appelé dans un communiqué publié hier, à la libération “immédiate” d'Abdel Karim Rihaoui, président de la Ligue syrienne des droits de l'homme et source importante d'informations pour la presse étrangère, dont les mouvements dans le pays sont très limités.