La mise en service de la mosquée encore en chantier pour les quartiers ouest du piémont a été accueillie avec un grand soulagement pour cette partie de la population, obligée souvent de faire la prière à l'extérieur de la mosquée El-Atiq (la plus ancienne de la ville), faute de place. L'association qui gère le lieu cultuel implanté dans le quartier de Sidi Zghaïmi avait mis un point d'honneur – en se lançant un défi – à rendre opérationnel l'édifice religieux en construction pour le Ramadhan 1432/2011. C'est ainsi que la zone de Sidi Zghaïmi et son prolongement, renfermant plusieurs quartiers et une population dense, a entendu avec émotion et joie intense l'appel à la prière du maghreb et des taraouih, la veille du premier jour du mois sacré. Depuis, dans un édifice en cours de réalisation, avec le rez-de-chaussée achevé et un étage d'où s'élèvent des piliers, c'est quelque 2 000 fidèles qu'accueille le lieu de culte qui dispose de l'essentiel pour célébrer l'office. Les travaux de réalisation qui avaient débuté en 2008 avaient accusé un important retard, compte tenu de problèmes techniques (risque d'éboulement au niveau des fondations de l'école attenante), administratifs mais encore et surtout de fonds. L'APC avait pourvu à la construction, d'un montant de 750 millions de centimes, d'un mur de soutènement mitoyen à l'école dont les fondations étaient menacées, et s'est engagée, récemment, à débloquer la somme de 2 millions de dinars prélevée sur le budget supplémentaire pour un mur de clôture de l'édifice. Quant à la direction des affaires religieuses, selon un membre de l'association, “elle a accordé une autorisation de collecte une fois en 2009, une fois en 2010 et rien pour 2011”. Reste la participation financière des citoyens “plutôt négligeable pour la plupart”, nous confie notre interlocuteur, ajoutant que ce sont les gens de conditions moyenne et modeste qui se sont manifestés, jusqu'à présent. Il aura fallu l'apport d'un milliard de centimes d'une citoyenne, le 17 février dernier, pour que le rythme des travaux s'accélère. Il faut noter, tout de même, un regain de dons non négligeables, depuis le début du Ramadhan, mois de piété et de miséricorde. Sur un autre registre, la mosquée manque de bras (ce qui aurait contribué à faire des économies sur le coût de la réalisation : près de 11 milliards de centimes) ; seuls quelques fidèles – beaucoup d'enfants, surtout – ont participé au coulage de la plate-forme et de la dalle. Quant aux 15 membres de l'association de la mosquée, tout porte à croire que seuls trois d'entre eux participent activement et régulièrement à l'édification du lieu cultuel. L'édifice dont le taux d'avancement des travaux a été estimé à 40%, élevé sur une superficie de 1 730 m2, comptera un rez-de-chaussée qui abritera une école coranique (actuellement, salle de prière pour les hommes) et deux étages (le premier, entièrement découvert, a été ceint provisoirement pour rassembler les femmes) prévus pour contenir 2 000 fidèles. Un chiffre déjà atteint en ce mois de Ramadhan.