placé sous le signe " Authenticité et Continuité ", ce festival qui en est à sa sixième édition poursuit son bout de chemin, avec toujours les mêmes objectifs que sont le décloisonnement de cette musique, et l'accent sur la formation, afin d'assurer la continuité entre les générations. Abdelkader Bendamèche, commissaire du Festival national de la chanson chaâbi, a tenu, dimanche matin, une conférence de presse à l'Institut national supérieur de musique (INSM), afin de présenter les différentes déclinaisons du programme de la sixième édition, prévue du 17 au 23 août prochain. M. Bendamèche qui a déclaré que “cette édition nous permet de faire le point sur le travail que nous avons accompli depuis la création du festival”, a rappelé qu'outre les présélections qui ont eu lieu en une seule journée dans trois villes du pays, des journées d'étude sur le chaâbi ont été organisées à Jijel et Constantine. Ce qui a permis de découvrir que le chaâbi est une musique qui est sortie –et depuis longtemps- de la capitale et que les mélomanes existent partout en Algérie. M. Bendamèche a également annoncé que la grande nouveauté de cet événement est l'édition d'un album pour les cinq lauréats, ce qui permettra à ces musiciens (jeunes et moins jeunes), de se lancer dans le professionnalisme. Cette année, le commissariat du festival avait reçu au départ, 212 demandes de participation aux présélections qui ont eu lieu à Alger, Mostaganem et Béjaïa. Cinquante-cinq candidats ont par la suite été choisis pour la demi-finale qui a donné, à son issue, trente candidats. Trente finalistes, accompagnés de musiciens professionnels en provenance de toute l'Algérie, se produiront, avec une fréquence de cinq candidats par soirée, au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, devant le public, et le jury présidé par cheikh Boudjemaâ El Ankis. Le lendemain, ces mêmes finalistes se produiront au théâtre de plein air Fadila-Dziria à l'INSM (du 18 au 22 août) face à un deuxième jury. Comme dans une séance de rattrapage, les finalistes auront l'occasion de corriger les erreurs qu'ils auraient commis la veille, eux qui seront notés sur leur capacités vocales et à mémoriser un texte, mais également sur le maîtrise du rythme et de l'interprétation, l'authenticité du texte et de la mélodie, la personnalité de l'interprétation (charisme) et la tenue vestimentaire. Si la première partie des soirées est assurée par les candidats eux-mêmes, la deuxième partie sera animée par des artistes chevronnés, notamment Abdelkader Chaou (qui animera la soirée inaugurale), Nacer Mokdad, cheikh Zaïma Nacer Eddine (Jijel), Kamel Ferdj-Allah, Abderrahmane Kobbi, Aziouez Raïs, Nadjib Bounour (Blida), Yacine Zouaoui (Béjaïa) et Mustapha Yanès. Lors de cette sixième édition, le Festival rendra hommage à trois importants artistes de la scène chaâbi, qui nous ont quittés entre 2010 et 2011 : Abdelkader Guessoum, Abdelmalek Imensouren et Abdallah Guettaf. Fidèle à ses objectifs de formation, des journées d'étude auront lieu, du 17 au 22 août prochain, de 12h à 14h, à la salle Bokhari-Moghari (INSM). Elles seront animées par des spécialistes et porteront sur Théorie et méthode dans l'interprétation du chant chaâbi, la Poésie Melhoun et ses composantes, la Poésie Melhoun : passé et présent, Chaâbi : éléments d'histoire et Savoir et connaissances dans le patrimoine musical chaâbi. Comme chaque fois, M. Bendamèche a été questionné à propos du courant néo-chaâbi et de la position du festival quant à ce mouvement. S'il n'a pas affiché une position ferme, Abdelkader Bendamèche a quand même expliqué que le chaâbi a de tout temps subi des changements et des modernisations, d'autant que le premier moderniste est El Hadj M'Hamed El Anka lui-même. Il n'a pas omis de citer le travail exemplaire accompli par les maîtres de ce style, qui lui ont insufflé de la modernité, notamment Mahboub Safar Bati. Ce que nous semblons, en effet, oublier, c'est que le chaâbi est en perpétuel mouvement, en éternelle évolution…