Les nouveaux tarifs, appliqués par les transporteurs de bus de la wilaya de Tizi Ouzou depuis jeudi passé, date de la reprise du travail après une grève qui a duré 47 jours, restent inacceptables, selon des usagers que nous avons rencontrés à ce sujet. “Ce n'est pas à nous de subir les préjudices financiers causés par la grève, cela après avoir subi les désagréments provoqués par les 47 jours de grève. Les autorités concernées doivent remettre de l'ordre dans ce qui se passe. Un gérant de bus m'a même dit que les tarifs sont augmentés car nous n'avons pas soutenu leur grève !”, témoigne un usager. Il n'est pas le seul puisque cette augmentation de presque 50%, décidée unilatéralement et en violation à la réglementation en vigueur, accentue encore la détresse des ménages déjà frappés par la cherté de la vie. Pour le moment, aucune mesure de sanction envers les transporteurs, les maîtres à bord de leurs bus, qui ont repris de rouler (mais à quel prix) n'est prononcée par la Direction des transports qui vient d'appeler toutefois les transporteurs à rejoindre la table des négociations et mettre fin à cette augmentation. Une hausse qui est également désapprouvée par le P/APW de Tizi Ouzou. De son côté, le cabinet du wali a réagi, à travers un communiqué de presse, à ces augmentation jugées illégales, sans toutefois annoncer des mesures qui permettront de remettre les pendules à l'heure. Il a rappelé que “l'augmentation décidée par les transporteurs basée sur le décret exécutif n°96/39, du 15 janvier 1996, portant tarification des transports de voyageurs par route est illégale, le décret exécutif étant abrogé par l'ordonnance n°03/03 du 19 juillet 2003”. Les voyageurs, eux, continuent de payer leur ticket à tarif presque double. Pour la ligne Tizi Ouzou-Alger, les tarifs sont fixés à 180 DA, au lieu des 120 DA et Tizi Ouzou-Béjaïa à 180 DA au lieu des 140 DA, alors que le ticket de transport vers la ville des Issers (Boumerdès) a carrément doublé en passant de 50 DA à 100 DA ! Par ailleurs, les travaux lancés au niveau de la nouvelle gare multimodale d'Oued Aïssi sont à l'arrêt depuis quelques jours. La station est dans un état de chantier, alors le lieu est devenu le terrain favori des pickpockets qui investissent les lieux face à l'absence totale d'une couverture sécuritaire, pourtant promise. “Les autorités veulent nous imposer le paiement du droit d'accès et de stationnement dans cette gare multimodale, alors qu'elle n'est qu'un champ multimodal, ce que nous refusons”, ironise un transporteur.