Les propriétaires de bus, desservant les lignes internes et interwilayas, ont augmenté les tarifs de 50% vers toutes les destinations, après la suspension de la grève ayant duré plus d'un mois. De 120 DA le ticket vers Alger, il est passé à 180 DA. Le voyage à la wilaya de Béjaïa coûte désormais 200 DA au lieu de 140 DA. Les lignes internes ne sont pas en reste. Pour rallier Tizi Rached, Azazga, Freha, Draâ El Mizan, pour ne citer que ces dessertes, le citoyen déboursera le double de ce qu'il payait avant jeudi, jour de la reprise de travail des transporteurs privés, après un débrayage qui a duré 47 jours. Ces derniers contestaient la délocalisation de la gare routière de la ville vers celle multimodale de Bouhinoun avant que les négociations avec les autorités n'aboutissent à une issue la semaine dernière. En effet, les professionnels du secteur ont accepté, après de longues discussions avec les autorités, de rejoindre la nouvelle gare, mais pas avant 10 jours, le délai arrêté pour l'achèvement des travaux d'aménagement de l'infrastructure. «Nous avons pensé que c'était la fin du calvaire avec le retour des transporteurs, mais voilà qu'ils nous entraînent dans un autre cauchemar. Nous n'approuvons pas cette augmentation quels que soient leurs motifs. C'est du vol !» s'indigne un voyageur. Un citoyen se livre à une petite analyse et suggère : «Honnêtement, les citoyens doivent boycotter ces bus. Ils cherchent à prendre le monopole, privant le citoyen du choix du moyen de locomotion. Je doute que l'Etat puisse faire quelque chose pour les ramener à la raison. C'est toujours les pauvres citoyens qui payent les pots cassés. A mon avis, ils veulent mettre encore la pression sur l'administration pour obtenir autre chose ou réparer le préjudice financier causé durant la période de la grève qu'ils ont eux-mêmes engagée.» Beaucoup de désarroi chez les citoyens, à l'annonce de cette augmentation injustifiée des tarifs. Pour en savoir plus sur cette augmentation qui coïncide avec la reprise du service des transporteurs, un représentant du collectif de la corporation des transporteurs s'explique : «Ces prix, nous les avons décidés lors d'une réunion qui a regroupé notre corporation au début du mois de juin dernier. Il était prévu que les nouveaux tarifs soient appliqués le mois de juillet, mais ce mouvement de grève a retardé l'entrée en vigueur de ces nouveaux prix. Et sachez que c'est la première augmentation depuis 2001.» Rejetant toute intention de «vengeance» contre les voyageurs qui n'étaient pas très convaincus des motivations de la grève des transporteurs, notre interlocuteur assure : «Nous n'avons absolument rien contre les clients que nous avons informés. Nous concernant, les augmentations répondent à des impératifs de marché. Il faut quand même qu'on rentabilise les taxes d'entrée à la gare, les coûts des pièces de rechange qui ont augmenté de 40%.»