Un débat passionnant, agrémenté d'extraits musicaux entre reprises et créations, a eu lieu avant-hier soir, à l'espace Mille et Une News du quotidien Algérie News, avec le groupe D'zaïr. Hakim Laâdjel, le guitariste et chanteur du groupe est revenu sur la démarche artistique de la formation D'zaïr qui produit “un autre son avec l'arrivée d'autres musiciens”, et sur le message qu'elle tend à transmettre. Oui, D'zaïr a un message ! Pour plus d'autonomie, le groupe connu surtout pour avoir repris la magnifique Hiziya en lui donnant “un cachet universel”, a ouvert un studio, et ce grâce aux nombreuses musiques de films qu'il a réalisé. “L'ouverture du studio ne s'est pas faite dans un but commercial, c'était pour être plus à l'aise d'autant que l'enregistrement en studio coûte les yeux de la tête”, a expliqué Hakim Laâdjel, qui a également souligné que D'zaïr a souvent apporté son aide aux jeunes artistes, même s'il n'a cité aucun nom. Les membres de D'zaïr ont, par ailleurs, annoncé la sortie prochaine de deux opus : un album de compositions pour 2012, et un album de reprises d'ici la fin de l'année qui contiendra huit titres, notamment Kahla ou beida (également titre du téléfilm éponyme d'Abderrahmane Bouguermouh), Kan ya makan de Abdelwahab Eddoukali, et une chanson de Hadj M'rizek. La voix du groupe, Hakim a, à ce propos, signalé que : “On veut véhiculer notre son à travers la musique algérienne.” Hichem Daou, le claviste et compositeur de D'zaïr, a développé davantage le propos de Hakim en rappelant que : “Sur scène, on joue ‘Hiziya' qui accroche le public, et on joue aussi Ahmed Wahbi, et entre les deux, on place nos compositions. C'est très difficile d'imposer un genre musical nouveau.” Le patrimoine occupe une place importante dans la démarche de la formation puisque ses membres veulent faire revivre la chanson algérienne avec un son rock qui parle aux jeunes et séduit les moins jeunes. Hakim et Hichem ont posé la problématique du texte et la difficulté pour eux, de trouver une langue d'expression. Hichem Daou a, pour sa part, souligné qu'il aspirait à faire un travail qui puisse plaire aux familles. Et c'est à ce moment-là que le débat avec le public a gagné en intensité. Car faire de la musique familiale avec des paroles propres est un tout nouveau concept qui ne signifie rien en réalité, dans la mesure où l'art est sensé représenter l'artiste lui-même et les contradictions qu'il porte en lui. Si l'artiste pense à la réception au moment de la création, il s'autocensurera pour ne pas heurter la sensibilité “des familles”. Hakim Laâdjel a confié que lorsqu'il écrivait, il utilisait des “mots simples”, tout en essayant de “faire passer des messages”. D'zaïr qui produit, au demeurant, du bon son, veut plaire à tout le monde, ce qui est hélas impossible !